Ragnar Bastel, chasseur de dragons

La sueur perlait sur le front du jeune chasseur. Le stress s’élevait à un niveau intenable, Alvir contenta son excitation et tourna sa tête vers son lieutenant. Il s’appelait Ragnard Bastel, et on le surnommait « le Castel »(le château). Il était assez grand, 40 ans, trapus et avait un visage recouvert de cicatrice, borne à cause d’un dragon ancien, il traquait impitoyablement ces derniers.

La tanière devant eux était celle d’un chameleos, un étrange monstre qui avait la capacité mortelle de muer sa peau dans le décor de derrière, le rendant totalement invisible. Mais pas imbattable.

Ragnar avait fait attacher une ficelle devant la tanière et au moment où celle-ci cèderait, il donnerait l’assaut. Chauffant son corps à l’aide d’exercices de bras, le lieutenant s’empara de sa lance, une lance faite de rathalos couleur d’argent, se mit en garde et attendit.

« il est temps de réciter la prière du jour, dit le dogmatique lieutenant,
Mon sabre est ma vie
Son fourreau mon gardien
Sa garde mon porteur
Sa lame mon bras

Je tuerais le démon
J’écorcherais le monstre
J’annihilerais le dragon
Pour que justice soit faite, il fit une pause brève puis hurla, en position ! »

Alvir lui obéit, dégaina ses courtes lames-pistolets, les fit tournoyer pour s’échauffer, puis fixa l’antre.
Le lieutenant lui avait conseillé de frapper sur instinct, où les lames le porteraient il frappera.

« mes amis, à l’assaut ! Cria le lieutenant
-pour le « Castel » ! Pas de pitié ».
Alors les 8 hommes coururent vers la corde qui s’était étiolé, puis brisé.

« donne le moi ! Cria l’enfant, ou je te fais mal »
Le gamin joue avec sa sœur qui lui a piqué son épée de bois. Il court pour la récupérer mais elle est plus rapide, il s’énerve. La petite s’arrête voyant que son frère n’est plus de la partie et s’approche pour le consoler. C’est une ruse, le gamin se jette sur elle et récupère son jouet.

Alors ils coururent dans les prés, la sœur étant le méchant dragon et le gamin le gentil chasseur pendant des heures. Soudain, ils s’arrêtent et tournent la tête.

Une étrange bête toute bleue est là. Elle fixe les enfants sans bouger, restant immobile. La sœur, de crainte se réfugie derrière son frère puis court chercher les parents qui sont loin. Pendant ce temps, le frère reste, dévisage l’étranger puis lève l’épée de bois.

Le velociprey recule, se sentant menacé, il tend les griffes. L’enfant rigole, se moquant de cette bête plus grande froussarde. Au loin, les parents accourent en hurlant à l’enfant, ce dernier n’entend pas.

Le prey frappe alors, il se jette avec ses pattes puissantes, plane devant l’enfant sans défense et atterrit sur son petit ventre, entaillant plusieurs marques. L’enfant tombe et se débat, hurle de rage et de douleur, son ventre le faisant souffrir horriblement.

Le père arrive avec une masse et frappe son ennemi lui cassant la crête, crevant un œil. Le prey vole encore, puis se lève, recule et s’enfuit.
L’enfant est dans les bras de sa mère, les larmes au yeux, il pleure intérieurement en regardant ses blessures. Puis lève la tête et regarde son assaillant s’enfuir. Il ne l’oubliera pas.

Ragnar Bastel a alors 5 ans.

Tous les hommes foncèrent vers le monstre désemparé qui regardait les chasseurs s’approcher dangereusement de son territoire. Instinctivement, la bête revêtit son camouflage et répondit présent à l’appel des chasseurs. Elle envoya une boule de poison, qui provoque un arrêt respiratoire presque immédiat.

Les chasseurs n’eurent le temps que de rouler sur le côté, un infortuné recevait le poison en pleine tête, s’arrêta et suffoqua en se pliant. Les autres ne le virent pas agoniser et sautèrent sur le monstre.

La tâche ne fut pas aisée, la peau du dragon est en effet recouvert d’un mucus gluant et irritant. Bastel n’eut cure et envoya un coup sur le flanc droit de la bête, perçant un infime trou dans le derme du monstre. Puis appela Alvir, son adjuvant, et lui ordonna de décharger ses munitions sur la plaie. L’ordre fut exécuté et le chasseur appuya sur les gâchettes, 2 coup, l’air fut inondé de fumée blanche et la blessure s’agrandit.

Le monstre hurla, de la bave coula de sa gueule. Le lieutenant hurle l’ordre de la position défensive, ils se replient et les artilleurs ouvrent le feu. Le monstre les poursuit et attrape un fuyard avec sa langue qu’il écorche. Puis il se jette sur un autre, il sème la mort et la confusion.

Bastel hurle à ses hommes de répliquer, de combattre, mais seul Alvir reste. Ce dernier accourt vers le monstre, puis saute. Ses lames se plantent dans le coup de la bête. Le chameleos se débat, l’adjuvant s’accroche tant qu’il peut. Le lieutenant accourt, position chargé vers la tête, lance dirigé vers le crâne.

Alvir lâche prise et s’envole, percute un arbre et s’évanouit. La bête se retourne et n’a le temps de voir que un épieu gris lui enfoncer le palais. Bastel envoie sa force dans la pointe de la lance et s’immobilise. La bête hurle, se débat, luttant contre ce messager de la mort. La pointe de l’épieu ressort de la tête. Le sang noire du gigantesque lézard coule à flot.

La bête hurle puis s’effondre. Dans un ultime effort, elle envoie sa langue attraper la jambe du castel. Surpris le lieutenant lâche son arme et s’agrippe au sol en vain. Il s’approche dangereusement de la bouche du monstre. Ses jambes, puis son torse entre dans la gueule du monstre. Bastel essaie de prendre prise sur quelque chose et sa main attrape les épées de son adjuvant plantés dans la peau du chameleos. Il les saisit et assène plusieurs coups sur la langue fragile qui se coupe. Le monstre rugit mais il est paralysé par la douleur.

Bastel sort alors de la gueule du monstre, recharge les pistolets, vise le cerveau de la bête et tire. Le chameleos arrête de bouger et rend son âme.

Alvir se réveille, la vue floue, qui se rétablit. Il voit alors Bastel lui tendre la main en disant :
« c’est fini, mon ami, vous avez fait du bon boulot ».

Bastel a maintenant 9 ans. Il a un très bon ami appelé Foxi, qui rêve d’être chasseur, ensemble ils partagent ce destin. C’est en sortant de l ‘école que Foxi propose à Bastel :
« si on allait dans la forêt ?
-ben ouais, mais faut faire gaffe quand même, il y a de nombreuses bêtes sauvages…
-viens, on va chez moi d’abord ! ».

Les 2 gamins se mettent à courir à travers la rue, bousculent quelques passants et effraient un aptonoth. Ils arrivent enfin chez Foxi. Son père est le forgeron du village. La maison est assez grande, il y a un atelier remplis d’armes et d’outils de toutes sortes. Les 2 posent leur affaires et s’approchent du comptoir. Il y a des dagues, des épées, des petites et grandes massues, des lances, un fusarbalète, des petites et grandes cottes de mailles, des protections de cuir. Foxi attrapa 2 protections pour le torse et en tendit une à Bastel :
« celle-ci est à ta taille ! Prends la ! »
Ils revêtirent les armures et se regardèrent, ils éclatèrent de rires.

Foxi prit une épée courte et décrivit des cercles avec en imitant le bruit d’une lame. Bastel prit un bouclier et une épée courte qu’il maniait comme une lance. Foxi tenta de le corriger mais il abandonna.
« t’es sur qu’on a le droit ? Demanda Bastel.
-ne t’inquiète pas, mon père a tellement d’armes qu’il pourrait équiper 2 fois le village s’il le voulait, allons-y ! ».

Les 2 sortirent par la porte de derrière qui menait au chemin vers la forêt.

Environ une demi-heure plus tard ils arrivèrent, essoufflés par le poids des armes. Le feuillage révélait rien au delà de 5 mètres. Ils découvrirent alors des champignons.
« mon père m’as dit que les bleus sont guérisseurs une fois appliqués à la peau et si on les mélanges avec de l’herbe, leur effet est augmenté, expliqua Bastel
-prenons-en ».
Leur récolte fut longue mais elle fut importante. Soudain le feuillage derrière eux se mit à bouger. Foxi, plus réceptif au danger, fit volte face et se mit en garde. Bastel l’imita.
En face d’eux se trouvait un velociprey, Bastel eut un déclic. Ce velociprey avait la crête défoncé et un œil noire.

Le feu brûlait peu, mais sa lumière se peignait sur les visages des deux chasseurs. L’un pansait ces blessures, l’autre notait des choses dans une sorte d’encyclopédie. Un silence gênant régnait alors Alvir le brisa :
« vous faites quoi, Bastel ? Demanda-t-il, intrigué »
Le vétéran se figea puis sourit en fixant son livre. Ariman arriva puis annonça :
« les glandes trouvés dans le palais de ce monstre nous ont pas mal rapporté ! De plus, on nous filé une carte de la région mais ils ont encore besoin de nous !
-ah pour quoi cette fois ?
-la guilde local, une bande de péchenos, nous as demandé de démolir un rathalos croqueur de villageois !
-peut tu nous donner un peu plus de détails ? Risqua Alvir
-cette fois, déclara ariman en ignorant Alvir, pas de milice, trop d’ennuis ! ».
Puis il s’en alla en grommelant, comptant ces pièces et jurant à propos des fermiers locaux. Bastel fit alors:
« ce livre était entre moi et ton père Alvir une sorte de promesse, jeunes, nous voulions aller à la découverte de Gardemine, et chacun avait son propre rêve. Ton père voulait fonder son propre village, avoir sa famille, développer son champ et bâtir son monde. C’était un beau rêve ».
Il fit une pause. Alvir demanda :
« et vous Bastel, c’était quoi votre rêve ?
-moi ?! Répondit il, tiré de sa rêverie, moi…. Je voulais écrire une encyclopédie qui rassemblerait toutes les informations sur les wyverns et les autres monstres. Ton père voulait aussi accomplir cela ».
Alvir demeura silencieux puis risqua :
« Bastel, qu’est-il arrivé à Foxi, mon père ?
-tu le sauras le moment venu ! ».
Les trois chasseurs levèrent le camp puis se dirigèrent vers l’Est.

La créature scruta les 2 enfants. Ils s’observèrent longtemps puis Foxi leva son épée courte et attaqua. Bastel le suivit et courut. Le velociprey réagit et bondit. Puis faucha l’air en essayant d’agripper l’un des 2. Le bouclier levé, le choc fut rude et Bastel décolla pour atterrir dans le tas de champignon. Foxi profita de l’inattention temporaire du monstre puis lui enfoncer la lame dans la patte droite.
Le prey hurla et envoya sa queue sur la joue de Foxi qui fit un vol plané. Bastel, rattrapa son ami et sous son poids s’effondra.

D’un éclair, les 2 gamins étaient debout, en garde, Foxi derrière Bastel. Le prey s’envola pour retomber sur le bouclier. La collision brisa la garde de Bastel qui recula puis s’agrippa aux branches d’un arbre et monta avec Foxi.
« il…il est fort, balbutia Foxi, en regardant le velociprey sauter pour les atteindre.
-on s’y prend mal, répliqua Bastel en se pansant le bras, il a trop de force ! De face, nous ne pouvons absolument rien ! Donne moi un peu de ses champis, mon bras saigne ».
Foxi tendit le sac à Bastel qui en retira une poignée puis s’apprêta à les ingurgiter quand Foxi l’arrêta :
« regarde la couleur de ce champignon, il est jaune, ça m’a l’air toxique !
-jetons le alors !
-non attends ! Essayons de le donner en pâture à ce monstre en bas, peut être a-t-il des effets néfastes ?! ».
Sitôt fait sitôt dit, les amis écrasèrent le champignons jusqu’à le réduire en fine poudre et appliquèrent la mixture sur les armes. Puis observèrent le monstre qui rodait toujours. Le reste de la poudre fut jeté sur le monstre qui suffoqua quelques instants. Ce fut assez pour les gamins de descendre de l’arbre. Le prey les vit et hurla.
Foxi enfonça la lame dans le thorax du prey et Bastel dans le palais, ils s’immobilisèrent et attendirent sa mort. Dans un dernier acte de folie, le monstre cassa la lame de Bastel, et lui infligea des séquelles aux bras, il tendit ses longues pattes vers Foxi, mais lui, plus réactifs, trancha ses membres.
Le velociprey expira et fut dépecé.

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« bon je vais vous expliquer, j’ai déjà eu une expérience avec un wyvern de ce type, attaquez ses ailes pour l’empêcher de faire ses attaques aériennes mortelles et écartez vous à chacun de ses jets de flammes !
-le rathalos en question est gris métal d’après les descriptions et son terrain de chasse semble être le… village, décidément, les monstres sont de moins en moins défensifs !
-un rathalos argenté… ».
Sa voix fut comme dans un songe lointain, il s’arrêta, son esprit revoit des images lointaines. Bastel, perturbé, murmure des paroles incompréhensibles. Les images défilent puis c’est un souvenir entier sur lequel il se concentre en se laissant emporter dans la brume de l’inconscience.


« je veux me battre ! S’écrie t-il, je suis en âge
-non, je ne peux pas te laisser y aller, les voisins ont perdus deux de leur fils, je ne pourrais pas affronter cette douleur de te perdre, ce serait insupportable, répliqua-t-il en s’attachant ses épaulières.
-c’est une question d’honneur, tous les autres partent, Foxi part aussi !
-Foxi n’est pas mon fils !
-Foxi est comme mon frère, je dois l’accompagner même dans la mort !
-je…, murmura-t-il pensif, je…je ne peux pas te laisser partir c’est de la folie, de la pure folie
-père, fais moi confiance !
Le père fixe son enfant dans les yeux, il lâche quelques larmes en imaginant le pire, puis cède :
-soit ! Tu pourras y aller mais souvient toi d’une seule chose je ne pourrais pas supporter de te perdre alors revient vivant à ta mère ! ».
Le fils s’empare de sa lance, forgé par Foxi, incrusté d’écailles bleues turquoises et de son bouclier, lui aussi imprégné de morceaux de cuirasses luisants comme des diamants.


« Bastel ? ».
Ariman passe sa main devant les yeux de Ragnar qui ne réagit pas.
« qu’est-ce qu’il a, demande Alvir
-il a ce que l’on appelle le syndrome du souvenir,expliqua ariman, dès que l’on dit un mot qui lui rappelle son enfance, il se met dans une sorte de coma où il visualise son enfance, qui est d’ailleurs très troublante. Il n’existe qu’un seul moyen de le sortir de ce pétrin
-lequel ?
-celui-ci ! Répondit il en sortant son poignard ».
Il le leva haut puis l’abattit vers le visage de Bastel.[/size]

6 ans après l’épisode du velociprey, c’est-à-dire au 16 ans de Bastel, un fléau s’abattit sur le village. Les récentes découvertes de minerais vers le nord entrèrent une forte migration de la population, les prédateurs ne manquèrent pas cette chance.
Les routes se firent plus dangereuses, plus hasardeuses, les chasseurs plus rares et les monstres plus voraces. Un d’eux particulièrement, un rathalos argenté nommé « le fléau », c’est celui qui s’attaqua au village de Ragnar.
Quand l’existence de la bête fut découverte, les chefs du village firent un appel à la population, une centaine de personnes se joignirent dont Foxi, Bastel et Sigmund, son père.
« la bête aurait croqué d’une bouché 6 villageois sans éprouver aucune satisfaction, c’est le diable ! ». Le prophète local avertissait les soldats qui lui rirent au nez, un tel monstre ne peut exister ! Les hommes se préparent, discutent, se conseillent se rassurent, les épées sont aiguisées, les munitions sont fabriqués, le forgeron est débordé. Foxi et Ragnar se glisse dans la forge pour s’équiper.
Foxi est grand, cheveux bruns assez long, plutôt maigre, le regard porté vers le lointain. Son air rusé et ses réflexes ont plusieurs fois sauvés nos deux comparses. Il manie une arme oriental, connue sous le nom de katana et son habilité n’a pas son pareille avec cette arme. Bastel quand à lui est moins grand mais plus massif, il n’a que peu de cheveux. Ses ambitions le dévorent : il a projet de faire une grande encyclopédie sur les monstres et rêve de voyager. Son point fort est sa défense, la pointe de sa lance guide sa détermination.
« hé Ragnar, je suis sur que tout va bien se passer, tu sais ton père…
-n’as jamais été chasseur
-ah ben…voilà ton armure ».
L’armure est de couleur vert jaune, prélevé sur un monstre du nom de genprey, venant du sud. Bastel enfile les tassettes puis enfile les jambières quand une femme arrive :
« oh pardon, balbutie t-elle, toute rouge de l’avoir vu nu
-ce n’est rien, réprime t-il, faiblement en essayant de mettre son bas le plus vite possible car la situation est plutôt gênante
-je…je dois t’apporter ceci, murmure t-elle en tendant un panier, c’est de ton père !
-ah merci, peux tu le poser là ? ».
La femme s’exécute puis se tourne et aperçois Foxi qui rougit lui aussi, surpris dans son habillage. Elle s’enfuit à toutes jambes.
« qu’est-ce que c’étais ?
-je…, réponds Bastel en sortant du panier un objet, une sorte de dent et un mot, je crois qu’ils sont déjà partis affronter la bête… ».
Les deux se regardent, s’habille en double vitesse et foncent vers le champ de bataille.

« mais tu es complètement…, hurla Alvir qui tenta de stopper Ariman ».
Un bras se leva, beaucoup plus rapide que la dague qui s ‘abattait, et s’empara du poignet qu’il tordit. Ariman fit une grimace puis continua, rejoignant ses 2 mains pour plus de forces.
Le poignard se rapprochait de la tête de Ragnar, et la pointe toucha le front de ce dernier. Il relâcha toutes prises et tomba à la renverse, comme mort.
Bastel pris alors le dessus sur son souvenir et se réveilla haletant. Directement, il se leva et remercia chaudement Ariman.

« je suis désolé les gars, c’est comme être en dessous d’un volcan, on sait jamais quand il se réveille !
-Ariman m’as vite expliqué, ton syndrome et tout mais quelle mot t’as mis dans cet état ?
-le rathal… pardon Ragnar, le monstre que l’on va affronter, il a eu déjà affaire à un lascar comme ça ! Répondit Ariman
-comment était ce combat ?
-asseyons nous et laisse moi t’expliquer ! ».

« nous étions déjà en retard pour la bataille et rattraper le contingent principale n’a pas été possible pour nous. Nous pensions que l’on allais les rejoindre à leur retour alors nous prîmes la route principale vers le lieu de la bataille. Aucun signe de retour quelconque pour les autres. Après une heure de marche, nous en rencontrions certains…
Sa voix se perdit et il revit la scène :
« qu’est-ce qui s’est passé ? ».
Le jeune homme s’arrêta et ses yeux devinrent livides en voyant une vingtaine de blessé sur la route. La plupart s’étaient évanouis ou pire. Un des mutilés hurlait en tenant le moignon qui avaient été plus tôt son bras. Bastel détourna son regard et croisa celui d’un autre. Son regard était vide comme s’il avait été le témoin du mariage du diable.
Ragnar regarda Foxi puis courut vers le lieu du carnage, parmi les blessés, son père ne figurait pas.

Ils reprirent le chemin vers le village, qu’ils rejoignirent 1 heure plus tard. Il était désert. Les petits toits de chaume avaient brûlé, et les murs en torchis s’étaient effondrés, sous l’effet d’une probable vague de flamme du monstre.
La rue principale était vide, les maisons dévastées, la vie n’avaient plus sa place ici. Bastel pointa le clocher de l’église qui dominait tout le village :
« de là, nous pourrions installer la couleuvrine, et toi Ariman, puis sur le toit de l’entrepôt, Alvir tu iras. Quand à moi, j’irais sur ce toit juste à côté ».

La bataille était déjà finit et Ragnar n’avait pas été là. La route était droite et d’un côté, une file de blessés revenait en tibutant vomissant leur trippes et hurlant de douleur. Un même demanda à Bastel de l’achever mais il fit sourde oreille. Tout ce qui lui importait c’était de retrouver son père.


Alors que Bastel courut, Foxi s’arrêta, livide et hurla :
« merde le voilà !!!! ». Le doigt pointé vers la forêt, il resta impassible et immobile. Le rathalos venait de faire son entrée.

La bête était de couleur cendre, d’un gris miroitant sur les écailles qui luisaient, ses ailes d’une envergure incroyable. Une queue bordée de pics, telles des dagues aiguisés à l’extrême, le crâne pointu à l’avant, laissait dépassé un petit pic, les yeux d’un noir de jais.
Une machine de guerre d’apparence imbattable, d’une cruauté sans limite, qui ferait n’importe quoi pour défendre son territoire ; et les deux amis venaient juste de le pénétrer.

L’enfant du diable hurla puis gratta la patte au sol, raclant la terre d’un air rageur puis entama une course vers les intrus. Instinctivement les deux se jetèrent sur le côté et dégainèrent. Le sabre oriental de Foxi ne fit pas de ménage et se logea dans la patte droite du monstre, la pointe de la lance de Bastel perçant le mince filet de peau de son aile droite. Le rathalos tourna sa tête puis fit virevolter sa queue. Bastel eut le temps d’intercaler son bouclier et le reçut en pleine force. Un vol plané s’amorça, et vint finir cinq mètres plus loin.

Foxi hurla de rage et sortit de sa sacoche une fiole de champignon paralysant à l’état liquide qu’il jeta de toutes ses forces vers les yeux de la bête. Le projectile se brisa contre l’œil droit, le rathalos se tordit de douleur, désormais aveugle d’un côté. Il n’eut pas le temps de se remettre que la lame de Foxi vint transpercer son autre œil encore valide.

Ragnar se mit debout, ankylosé après le choc. Son premier réflexe fut de foncer aider son frère d’arme. Foxi qui d’ailleurs, en retirant la lame fut projeté par la queue du rathalos. Bastel courut, son bouclier dans la main droite et son courage à deux mains, il asséna un énorme coup sur l’œil meurtri de la bête qui hurla une nouvelle fois.

Le monstre déploya ses ailes titanesques, battit une fois, la poussière s ‘éleva pour aveugler les deux chasseurs. La bête s’envola vers les cieux. Ragnar resta immobile pendant un instant puis se retourna, une division d’hommes entières l’avaient vu se battre contre le démon.

Ici je conte l’histoire de la jeunesse de Bastel. La première partie, comme vous l’avez sûrement vus est partagé entre ses premières expériences de combat et le récit de sa quarantaine. La partie qui suit narre l’histoire entre les 2 autres moitiés.

Je vais faire un court résumé de ce qui suit :
Le village de Bastel, ayant été attaqué par un rathalos argenté, a été mobilisé massivement pour repousser le diable cendré. Les soldats ne sont que des bûcherons ou des mineurs et n’ont aucune expérience du combat. La première bataille contre le wyvern est un désastre, et le bilan en vies humaines est lourd, le père de Bastel meurt. Ragnar, qui s’est d’ailleurs illustré durant le combat en faisant fuir la bête pour un bon moment, comprend qu’en cas d’attaque à venir, le village sera complètement inoffensif et part donc avec une dizaine d’homme pour se former à l’école des moines guerriers de Dondruma.

Le soleil qui faiblissait depuis longtemps s’était comme éteint. L’atmosphère était lourde, légèrement éclairé par les torches de la compagnie. Les frottements des criquets brisent le silence qui se fait lourd. Devant eux, la route se fait de moins en moins visible, de moins en moins sûr.
Bastel sort la carte, l’observe, puis lève haut la main, la caravane s’arrête.

Le campement se fait le plus rapidement possible, quelqu’un regroupe des branches pour faire un feu, les tentes sont plantés et montés, chacun s’affaire au milieu de ce désordre. Puis une demi heure plus tard, les bûches craquent, la mandoline de Foxi enchantent les hommes qui reprennent le rythme. Après une telle marche, rien ne vaut une danse : une danse ressemblant à une bourrée est entamé, les pieds frappent le sol comme pour réveiller un Satan enfouis dans la terre, la mandoline est à présent accompagné d’un tam-tam qui bat une cadence infernale. L’ambiance est plaisante.

Bastel à l’écart observe les autres, sourit, applaudit puis retourne à sa tente pour polir une sorte de lance avec une lame de la taille d’un sabre, cadeau du forgeron pour les services au village. La lame est souillé, il a fallu chasser des aptonoth pour nourrir les hommes. Il s’empare d’un aiguisoir, puis gratte les traces de sang.

« Salutation Ragnar ! »
Une voix grave retentit dans la pièce, Bastel sursaute puis fait volte face en dégainant, la lame siffle mais s’arrête subitement stoppé net. Une forme dans un manteau noir à capuche s’avance :
« joli coup pour un vulgaire bûcheron !
-qui…qui êtes vous ?
-ça t’intéresse tellement que ça, parce que je vais devoir te couper la langue quand tu entendras la réponse, répliqua monotonement l’homme
-vous êtes bien arrogant pour quelqu’un entouré de mes hommes
-et toi bien hautin de parler de la sorte à un homme capable d’arrêter ton coup sans en toucher ton arme ».

L’homme ricana, puis s’assit sur un tas de bois, retira sa capuche. Le visage était celui d’un vieillard, une barbe en bouc, un regard ridé mais toujours fougueux, finalement il brisa le silence :

« bon hé bien, tu ne proposes pas à ton invité quelque chose à boire ?
-je…euh…je…si…tenez, voilà un peu d’eau
-merci, l’homme but une gorgée puis reprit, Ragnar, nous avons a parler. ».

« assis toi Ragnar, assis toi… »
Bastel s’exécute, probablement trop fatigué pour protester.
« belle arme que tu as là, dit le vieillard en s’emparant de son arme, on dirait du rajang, ça a dû te coûter une fortune !
-cadeau du village, murmura Bastel, du rajang…, je ne savais pas que le père de Foxi avait affronté une de ses bêtes …
-tu savais que si cette lame rencontrait du sang de wyvern, elle s’électrifierait instantanément, c’est l ‘une des propriétés des armes fait en wyvern et dragons puissants, leur sang est tellement chargé négativement et ta lame positivement qu’il déclenche la foudre. ».

Le vieillard lui rendit son arme, il l’admira, émerveillé par les nouvelles propriétés découvertes :
« quelle puissance…
-passons, je ne suis pas venu te parler d’armurerie, il fouilla sa poche, en retira une bourse qu’il ouvrit, elle contenait une rune bizarre.
J’appartiens à une confrérie de moine guerriers très puissante et secrète. Nous recherchons de jeunes talents de chasseurs pour reprendre l’héritage et faire régner notre suprématie sur ce continent. Nous t’avons remarqué Ragnar, quand tu t’es battu avec Foxi contre ce velociprey, quand tu as repoussé ce rathalos ».

Bastel détourna son regard et avala une gorgée de liqueur pour se remettre de cette nouvelle :
« vous m’avez espionné !
-oui ! Sache qu’à présent, je te propose d’être mon apprenti, et apprendre les secrets du combat. Le coup que tu m’as donné tout à l’heure, après mon entraînement, il sera dix fois plus puissant. Alors qu’en penses tu ?
-je…je…et les autres ?
-Foxi sera probablement aussi recruté, mais les autres renvoient les chez eux. Ils n’ont aucun potentiel pour le combat, très honnêtement ».

Bastel baissa les yeux, puis pensa à la situation : un vieillard plus fort qu’un mastodon lui propose de rejoindre une confrérie en demandant d’abandonner ses compagnons pour subir un entraînement qu’il devinera éprouvant. Il ne pouvait répondre que par…

« très bien, j’accepte, que dois je faire ?
-déjà m’appeler maître !
-que dois je faire maître ?
-tout d’abord ne jamais faire confiance à un inconnu, tend ton bras ».

Bastel s’exécute. Le vieux sort une dague qu’il fait tournoyer puis il l’abat sur l’avant bras nu et trace la rune identique à celle vu sur la bourse. La douleur crispe le visage de Ragnar qui serre fort son poing pour atténuer sa souffrance.
Le vieillard se lève et dit :
« rendez vous au village de dondruma dans dix jours ! ».
Il disparut dans un nuage de fumée.

Bastel sortit de sa tente, leva les yeux au ciel, conscient de ce qu’il avait à faire. Puis il fixa la rune gravé sur son avant bras et la recouvrit avec un vêtement. Les membres appartenant à des castes ou des sectes était mal vu et il était possible qu’après avoir été arrêté pour appartenance à une société secrète, on se retrouvait le plus probablement crucifié aux portes d’un village local.

Ragnar se dirigea vers ses hommes qui dansaient et chantaient toujours frénétiquement. Il leva la main, la mandoline se tut, la batterie se retrouva aphone et les hommes immobiles, Bastel prit alors la parole :

« je…je…il faut que je vous dises quelque chose, bégaya-t-il sans conviction.
Il chercha les mots vainement.
-ben quoi ? qu’est-ce qu’il y a ? s’écria un impatient
-je…, il ne sut pas comment le dire
Je sais que vous avez fait du bon travail et que grâce à votre effort, la ville de dondruma est à seulement huit jours d’ici ! ».

Quelques uns hochèrent la tête, d’autres restèrent impassible.

« ce que je voulais vous dire, c’est…, un nouveau silence s’annonça
-bon tu nous gonfles ! Dis nous ce que tu as à dire ! Répliqua un homme
-bon je me lance…vous devez retournez au village ! ».

Nouveau silence, les chuchotements sont nombreux et les têtes effarés le sont encore plus.
Un homme s’avance :

« après tant de voyage, tu nous demande juste de partir; comme ça, sans laisser de raisons !
-je ne peux pas vous expliquer, répondit-il simplement.
-ah elle est bien belle cette blague, mais tu ne nous fais pas rire, hurla quelqu’un
-je pars demain, dit Bastel, seulement avec Foxi pour dondruma et je tiens à ce qu’aucun d’entre vous ne nous suive, c’est vitale !
-allons à Kokoto, il y a un poste d’armée qui nous logera et nous entraîneras, cria quelqu’un ».
Des murmures d’approbations suivirent la réflexion

Les hommes se mirent alors à prendre leurs paquets et remballèrent. Foxi dit alors :
« qu’est-ce qui te prend ?
-fais moi confiance !
-Je te fais confiance, mais là…
-je te raconterais tout ce que tu as à savoir demain ».

« et donc ce type là, il t’as donné rendez vous dans dix jours, demanda Foxi, marchant derrière Ragnar
-oui, il a aussi dit que c’est bon pour toi aussi
-qu’il me recruterait ?
-oui, répondit Bastel ».

Depuis deux jours qu’ils avaient quittés les autres, la route avait été plus longue, le temps plus lent et la marche plus pénible. Le soleil leur tapaient dessus et les réserves en eau s’amenuisaient. En général, ils ne prononçaient pas un mot lors du voyage. La nuit dernière, Foxi avait aperçu des personnes qui, selon lui, les observaient. Ragnar avait donc demandé un redoublement de précaution.

Ce dernier leva la main et consulta sa carte, les gouttes de sueur qui perlaient sur son front vinrent humidifier son outil de repérage. Dondruma n’étaient plus qu’à six jours de leur position. Foxi d’arrêta à son tour et vint à Bastel :

« je crois avoir vu des gens…
-encore ! S’exclama Ragnar, c’est bizarre t’es le seul à les voir
-ils nous observaient de cette colline, pointa-t-il à leur droite, puis on disparus
-allons mon vieux, c’est le soleil qui te met dans cet état là, répondit Bastel
-si tu le dis, maugréa Foxi, vexé du peu de confiance que lui accordait son camarade
-bon écoute, si tu veux, on va vérifier, dit Ragnar, tiens prends ceci ».

Il tendit à Foxi un fusil et quelques cartouches. Puis ils marchèrent quelques mètres et posèrent leur affaires au dessous d’un arbre. Bastel dégaina son hallebarde, décrivit des mouvements avec, puis fit signe à son compagnon de le suivre.
« bon, dit Ragnar, en marchant vers ladites collines, étaient-ils nombreux ?
-je n’en n’ai aperçu qu’une dizaine, quinze tout au plus…
-merde, si cela ce révèle vrai, alors… ».

Le silence retomba. La colline s’approchaient, leurs rythmes cardiaques s’accélèreraient, l’adrénaline grimpaient et le stress atteignit son pic en haut de la colline. Puis ils regardèrent autour d’eux.

« tu vois il n’y a absolument rien, émit Bastel, narquois
-j’étais pourtant sure d’avoir vu quelqu’un ! Répondit Foxi ».

Il se baissant, psalmodiant des injures à sa mauvaise vision puis il s’immobilisa. Ragnar continuait de le titiller puis s’arrêta lui aussi. Leurs regards se portaient sur une seule et même chose. Foxi se baissa puis ramassa une boussole, sali, argenté, avec des gravures.

« des personnes étaient là, il n’y a pas longtemps, déclara Foxi.
-sûrement, pouvons nous y aller maintenant ?
-BAISSE TOI !!! Hurla Foxi ».

Une flèche siffla dans l’air et atterrit non loin de Bastel. Ils firent volte face et aperçurent une vingtaine de personnes armées qui fonçaient vers eux. Instinctivement, ils se mirent à genoux, Ragnar sortit son pistolet, et visèrent les agresseurs. En même temps, leurs armes à feu rugirent, créant un nuage de fumée conséquent. Puis un deuxième éclat de tonnerre sortit des canons de leurs armes, puis un autre. Ils reculaient en même temps, et bien qu’ils n’arrêtaient pas leur déluge de feu, les ennemis s’approchaient.

« il faut engager un corps à corps, cria Bastel
-ils sont assez nombreux, répondit Foxi, en lâchant un tir, allons à nos paquetages puis avisons ».

Les flèches hostiles se firent plus précises, les adversaires plus proches. La petite dizaine de mètres les séparant s’amincissaient à vue d’œil. Bastel appuya sur sa gâchette une énième fois et blessa un adversaire au mollet, qui s’effondra. Foxi atteignit un ennemi en pleine tête, son crâne explosa et son corps tomba plus vite qu’un poids.

Soudain, Bastel reçut une flèche dans sa côte droite. La douleur le surprit tellement qu’il lâcha son arme puis tomba à genoux. Il fit signe à Foxi de continuer. Au contraire, son frère d’armes chargea l’ennemi, dégaina son katana. Ragnar se releva, dégaina à son tour, ramassa son arme et alla porter secours à son compagnon.

Foxi décrivit un cercle au premier ennemi qui s’écroula, les mains portés à son ventre. Le deuxième leva son arme et fut percé en pleine poitrine d’un coup sec. Foxi hurla alors, les ennemis s’immobilisèrent face à ce combattant bien coriace, puis chargea les autres. Le guerrier rencontra un troisième ennemi qui tenta un coup circulaire, aisément esquivé en se mettant à genoux puis un coup sec sous le menton mit fin à cette menace. Un quatrième adversaire apparu, prenant Foxi par surprise, une détonation se fit entendre et il s’écroula. Le guerrier au katana se retourna et vit Bastel son pistolet encore fumant sous le tir.

Foxi chargea de nouveau.

Une détonation de plus, un corps s’effondra mollement sur le sol. Bastel abaissa son arme à feu qu’il rangea, faute de munitions. Il fit virevolter son hallebarde puis fendit l’air avec vers son ennemi, qui bloqua de son bouclier. Puis le combattant envoya la pointe de sa lance en avant, parade de Ragnar qui s’écarte sur le côté puis abat son arme et brise la lance. L’adversaire tente de sortir un pistolet mais sa mâchoire déguste la lame de l’arme Rajang qui le tue net.

Ragnar regarde le corps de son agresseur s’étaler par terre puis cherche Foxi des yeux, le combattant au katana est en duel avec un porteur d’une hache particulièrement immense. Foxi saute sur le côté, évitant l’immense arme tout en envoyant un coup circulaire aux jambes, son ennemi hurle et porte ses mains à ses plaies et Foxi envoie un coup vers le haut qui le reçoit entre les deux yeux, mourant instantanément.

Bastel fit signe à Foxi de se replier et fouille dans sa poche pour une bombe de fumée. Il se saisit de l’objet puis le lance vers ses agresseurs qui aveuglé, sont hors de combats pour quelques minutes.
Les deux en profitent et court vers leurs paquetages, dont-ils s’emparent et courent direction Dondruma.
Leurs opposants se ressaisissent et les poursuivent.

« tu crois que ce qu’il veulent c’est notre fric ou la boussole, demande Foxi en lâchant un coup.
-je n’en sais rien, murmura Bastel qui arrache la flèche de ses côtes. Le projectile s’est profondément enfoncé et la plaie coule abondamment, mais l’heure n’est pas à la guérison, c’est celle de se débarrasser de ses poursuivants qui prime.
-je…, dit Foxi en se retournant, je crois qu’on a de la compagnie… ».

Les brigands se sont en effet ressaisis et montent des genprey, la distance se réduit considérablement, l’affrontement sera de nouveau inévitable.

Les brigands ne sont qu’a vingt mètres de Foxi et Bastel, leurs yeux sont remplis de haine, leur sentence sera impitoyable. Les deux chasseurs se sont arrêtés, Ragnar étant hors de souffle après sa blessure, Foxi prépare ses bombes diverses, mortelles, incendiaires et explosives, mais les munitions sont très peu nombreuses. Les compagnons recommencent à tirer, mais ce n’est pas suffisant. Quelques brigands sont projetés de leur monture, d’autres s’effondrent avec leurs genprey morts.

La savane a laissé place au désert, l’herbe au sable, les collines au dune, le soleil agréable se fait maintenant de plomb. Foxi se met en joue et tire ses dernières munitions, fauchant quelques ennemis puis dégaine son katana. Bastel a lui aussi sortit son arme, à court de balles. Les brigands s’arrêtent, les fixent. Ils se dévisagent mutuellement, immobile, les yeux perçants se rencontrent. Le soleil se fait plus fort, forcent Foxi a enlever son casque, Bastel se décoiffe aussi de son haume. Les mains commencent à trembler sous l’effet de la fatigue, les paupières clignent de plus en plus vite.

Ragnar tombe à genou, sa côte le faisant plier sous la douleur, grinçant des dents :
« il…il faut…il faut bouger, on va rôtir vivant sinon,
-ma côte me fait si mal, vas y sans moi, je les retarderais
-même pas la peine d’essayer, je te dois ça du rathalos
-si…
-regarde, s’écrie Foxi en pointant devant lui ».

Une forme triangulaire glisse à travers le sable vers les brigands, rapide et silencieuse. À une vitesse prodigieusement élevé, elle atteint le premier chevaucheur de genprey et tout à coup, la bête et son cavalier sont happés sous le sable en une fraction de seconde. Le reste de la troupe s’affole, hurle, et tire dans le sable. Pour toutes réponses, un second homme est entraîné dans la dune, un par un, il s’enfoncent à une vitesse éclair dans le sable.

Profitant du chaos, les deux chasseurs se remettent en marche.

Les brigands sont maintenant des points minuscules a l’horizon, fuyant un prédateur des sables quelque peu vorace. Bastel et Foxi récupèrent sur les cadavres des munitions, de l’eau, des vivres, des composants et un livre qui passionne tout particulièrement Ragnar.

Les deux installent un campement et se préparent pour la nuit, qui est dites glacial dans le désert.

« tiens bois ça, dit Foxi, tendant une fiole
-qu’est-ce que c’est ?
-un breuvage qui va atténuer un peu le froid, alors il raconte quoi ton pavé ?
-le livre ? Ah, hé bien c’est un peu un fouillis, il y a un manuel de forgeron, une carte déchiré d’un pays que je ne connais pas et un récit de plusieurs pages narrant l’histoire d’un certain héros de Kokoto. Tiens, dans ce passage, il raconte comment le héros a vaincu un requin terrestre qui naviguait dans le sable à travers une comptine :

Seule le chant du cygne
Peut faire sortir le monstre de l’abîme ».

Le silence régna jusqu’à ce que Foxi sorte une mandoline, Bastel plongea sa main dans sa poche et porta à sa bouche une harmonica, ils se mirent à jouer. Mais le vent soufflait trop fort pour que la mélodie soit entendue. Ils stoppèrent donc.

Bastel examina une dague qu’il avait prélevé sur un cadavre de voleur :

« tu sais, cette lame est un peu bizarre
-ah bon ?
-oui on dirait que des veines partent du bas de la lame, on dirait la marque du forgeron, là, je l’ai déjà vu quelque part, fouillant dans le livre et s’arrêtant sur une page, oui ! Voilà, c’est une arme faites avec…du sang de dragon, la lame est trempé juste après avoir été tapé dans l’enclume dans du sang de dragon ancien
-quel intérêt de faire ça, probablement un rituel à un dieu, émit Foxi, hé mais…t’as entendu ce bruit ? ».