Monster Hunter Freedom 2 / Monster Hunter Freedom Unite
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 Le fléau ultime

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laranicoupelle

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MessageSujet: Re: Le fléau ultime   Le fléau ultime - Page 2 Icon_minitimeDim 30 Sep - 18:00

Chapitre XXI





- Je t'en supplie!! Reste avec moi!!
Romuald maintenait le corps inerte et ensanglanté de sa fille calé contre sa poitrine, et serrait fermement sa main dans la sienne. Son pouls battait de plus en plus lentement, et ses doigts tremblaient faiblement à l'intérieur des siens.
- Enola!! reprends toi!! Ouvre les yeux!!
Les doigts de sa fille s'agitèrent soudain dans sa main, et ses paupières clignèrent fébrilement, puis s'ouvrirent à demi, comme si elle venait de se réveiller d'un rêve étrange et intense.
- P... Papa... murmura t-elle dans un souffle.
- Oui... je suis avec toi... murmura Romuald d'une voix bienveillante, cachant sa profonde tristesse.
Un sourire apaisé se dessina sur les lèvres d'Enola.
- Il arrive... dit-elle à mi-voix.
Son sourire s'élargit, et son visage se transfigura. Une étincelle d'espoir semblait avoir rallumé l'éclat qui brillait habituellement dans ses yeux.
- Oui, répéta t'elle d'une voix plus forte, il arrive... je le sens...
- De qui est-ce que tu parle, mon ange?
Les yeux de Romuald se remplirent de larmes. Il n'y avait plus rien à faire. Sa fille était en train de mourir. Elle avait des hallucinations, et commençait à délirer.
- Qui arrive?? répéta t-il.
- La seconde moitié du pouvoir ultime... L'élu de l'espèce animale...
- Mais...
Il voulait lui dire que c'était impossible, que le rathalos était mort dans la grotte, et que jamais il ne pourrait venir à leur rescousse, mais sa fille semblait tellement y croire, une expression d'espoir et de bonheur figée sur son visage, qu'il préféra la laisser partir avec cette illusion, et se ravisa.
- Oui, je le sens moi aussi... mentit-il.
- Mon combat n'aura pas été vain... murmura t-elle dans un dernier souffle. Maintenant... l'Arme ultime va être libérée...

Son visage resta figé dans cette expression de béatitude. La vie venait de la quitter. Elle était morte.
- Non... sanglota t-il. Ma fille....
Le sang cessa de couler de ses blessures, et l'éclat au fond de ses yeux avait disparu. Il posa ses mains sur son visage et lui ferma délicatement les paupières.
- Repose en paix... murmura t-il tristement.
Il se retourna vers l'océan et observa les vagues s'échouer sur la plage, le regard vide et l'âme en peine. Il n'arrivait pas à comprendre comment tout cela avait put arriver. Le lao shan lung avait réussi à s'enfuir... Plus personne ne pouvait l'arrêter à présent. Il avait massacré tous ceux qui étaient venus l'affronter, et à présent il se dirigeait sur le continent voisin, où il continuerait son massacre. Il repensa à Enola, Piama, Andy, Arthur, Anathor... et tous ceux qui étaient venus l'affronter, parce que quelque part dans leur coeurs, un espoir demeurait. L'espoir que ce monstre soit vaincu et que le monde ne disparaisse pas dans le chaos. Mais cet espoir n'était qu'une illusion. Le lao était bien trop puissant pour que de simples humains et wyvernes ne puissent l'abattre.
Il passa d'interminables minutes perdu dans ces sombres pensées, lorsque quelque chose dans le ciel attira son attention. Plus aucun être vivant ne peuplait désormais la voûte céleste, ils étaient tous à terre, morts ou bien mourants, mais pourtant quelque chose volait par dessus la mer et s'approchait rapidement. Sa silhouette grossissait à mesure qu'elle approchait, et ses contours se dessinèrent nettement. Romuald se releva, essayant de discerner ce que ce pouvait être. Son coeur se mit à battre la chamade dans sa poitrine.
- C'est impossible... murmura t-il.
Il distinguait à présent clairement la silhouette d'un rathalos.
- Enola avait raison... non!! c'est impossible!! J'ai vu le cadavre du rathalos!! J'ai vu les vautours s'attaquer à sa dépouille! ça ne peut pas être lui...
Des reflets gris brillaient au loin autour de lui, comme si ses écailles étaient recouvertes d'une couleur argentée.
- D'ailleurs... Ça ne peut pas être un rathalos... Jamais je n'en ai vu de cette couleur là... pourtant... on dirait bien que s'en est un...
Le rathalos était encore jeune, c'était même encore un enfant au vu de sa petite taille, mais son étrange couleur argentée lui donnait l'allure d'un adulte fort et puissant. Il fit soudain demi- tour, et décrivit des cercles au-dessus de la mer. Il semblait être à la recherche de quelque chose, tournant la tête de gauche à droite. Il piqua soudain du nez, et dans un puissant cri qui résonna jusqu'aux oreilles de Romuald, il plongea dans l'eau et disparut dans les remous. Romuald observait, haletant, essayant de voir quelque chose, mais le silence s'installa de nouveau, et la mer reprit son calme habituel.
- Ce peut-il que ce soit lui? L' élu de l'espèce animale??
Les minutes passèrent, interminables. Romuald retenait sa respiration, le coeur battant, scrutant les eaux dans l'espoir d'y voir un signe de vie, mais rien. Le calme plat régnait sur l'océan. Il se rassit finalement à terre et se prit le visage dans les mains.
- Foutaises... murmura t-il. L'élu de l'espèce animale est mort... Comment pourrait t-il être là...

Perdu dans ses pensées, il n'avait pas remarqué l'agitation qui se développait au large. L'eau semblait bouillir et s'élevait de quelques mètres au-dessus du niveau de la mer, formant de grosses bulles et de puissant remous, comme une énorme fontaine. L'eau s'élevait de plus en plus, et se transforma en gigantesque geyser. Le bruit attira le regard de Romuald qui leva la tête, avant de se relever d'un bond.
- Bon sang mais qu'est-ce qu'il se passe là-dessous??
Une lueur blanche luisait à la surface de l'eau, comme si une importante source de lumière se dégageait des fonds marins et se reflétait à la surface. Elle s'intensifia et brilla d'une telle force que la mer entière semblait s'embraser, puis d'un seul coup elle s'éteignit, et le geyser s'arrêta soudain, laissant les gouttes en suspension retomber mollement dans l'eau. Un silence inquiétant s'installa de nouveau sur l'océan, lorsque soudain, le sol se mit à trembler violement sous les pieds de Romuald. De gigantesques remous se formèrent à l'horizon, et les vagues se déchaînèrent soudain, comme si quelque chose d'énorme se débattait sous la mer et faisait trembler le sol sur des kilomètres à la ronde.

Il ne savait pas ce qu'il se passait, mais une chose était sûre: le lao était en sérieuse difficulté.
- Qu'est-ce que c'était que ça... Serait-ce...
Soudain, la tête du lao émergea au loin, des trombes d'eau lui dégoulinant de tous côtés et retombaient à la mer. Les longs pics qui ornaient les contours de son crâne avaient été brisés. Sa tête bascula en arrière et replongea lourdement dans l'eau, comme si une force supérieure le soulevait et le poussait sur le dos, puis disparut à nouveau. De violents remous agitaient la surface de l'eau, comme si un combat de titans se déroulait dans les profondeurs de la mer.
- Nom... de... dieu... l'Arme ultime a été libérée...
Les remous se rapprochaient rapidement de la plage, et les vagues s'agitaient avec une férocité déconcertante. La terre tremblait sous les pieds de Romuald avec de plus en plus d'intensité.
- Il... Il revient...
La carapace écarlate du lao émergea lentement de la mer, se rapprochant de plus en plus de la terre ferme, comme poussée par quelque chose d'une puissance inouïe. Son dos recouvert de pics se bomba, et il éleva son long cou à la verticale, dressant fièrement sa tête loin au-dessus de l'eau. Il se tenait debout, l'eau lui arrivant à hauteur de ses pattes avant, et reculait lentement, comme s'il se préparait à esquiver une éventuelle attaque. Romuald observait cette scène surréaliste, bouche bée, lorsque quelque chose émergea soudain de l'eau et se posa sur la poitrine du lao. On aurait dit une main gigantesque, recouverte d'une couleur grise argentée, et tellement grosse qu'elle aurait put broyer un gravios rien qu'avec la force de ses doigts. De furtifs éclairs rouges jaillirent de cette main, et une violente explosion retentit. Le corps du lao fut brusquement éjecté en arrière et retomba lourdement dans l'eau. De longs et abondants filets de sang et de chair brûlée jaillirent de son poitrail à présent ouvert, avant qu'il ne soit à nouveau engloutit par les eaux. Les remous prirent une teinte rougeâtre, et se rapprochaient de la plage à une vitesse vertigineuse. La gueule du lao apparut soudain à la surface, sa mâchoire brisée grande ouverte, puis sa carapace apparut à l'air libre. Il fuyait l'Arme ultime. Il tentait de lui échapper en revenant sur la terre ferme.
- Bordel de merde... Ils arrivent!!
Romuald courut aussi vite qu'il put en longeant la plage et ne s'arrêta que lorsqu'il était sûr de ne pas se retrouver sur leurs passages. Des éclairs rouges jaillirent soudain derrière la carapace du lao dans un bruit d'explosion, et il trébucha sur le côté, provoquant des vagues dévastatrices qui s'échouèrent sur la plage. Le corps du lao était à présent entièrement visible, et il arriva finalement sur le sable humide, ruisselant d'eau et de sang, courant aussi vite que lui permettait ses jambes. Derrière lui, au milieu des vagues déchaînées, deux longues cornes argentées s'élevaient lentement à la surface.
- L'Arme ultime... murmura Romuald, le coeur battant. C'est elle...

Le reste de son corps émergea lentement de la mer, et elle arriva à son tour sur la terre ferme, des trombes lui dégoulinant de tous côtés. Sa carrure large et épaisse recouverte d'une épaisse peau argentée lui donnait l'allure d'un monstre de métal indestructible. Au milieu de ses deux immenses épaules s'élevait une petite tête aussi anguleuse qu'un casque de combat, d'où brillaient deux minuscules yeux verts. Sur le haut de son crâne s'élevaient deux longues cornes recourbées vers le haut. Son minuscule bras gauche pendait vulgairement sur son épaule, contrastant avec son bras droit, qui était tellement énorme et musclé qu'il devait marcher courbé sur le côté pour ne pas perdre l'équilibre. Sa main droite traînait lourdement sur le sol, creusant un large et profond sillon sur son passage, arrachant la terre, les arbres et écrasant les corps des wyvernes qui gisaient devant lui. Sur ce bras étaient gravés d'étranges signes, des lignes noires qui s'entremêlaient de part et d'autre, formant d'étranges symboles.

L'Arme continua sa marche lente mais déterminée à la poursuite du lao, chacun de ses pas martelant le sol de ses énormes pieds griffus. Ses petits yeux verts fixaient le bout de la queue du lao qui se balançait à quelques pas de géant devant elle, et elle accéléra soudainement l'allure. En quelques secondes, elle l'avait rattrapé, et de son énorme main droite, elle empoigna sa queue et s'arrêta net, tirant de toutes ses forces. Le lao faillit tomber dans l'élan de sa course, mais il garda l'équilibre et hurla à pleins poumons. Il poussait de toutes ses forces sur ses pattes, dévastant le terrain humide sur lequel il patinait, mais l'Arme le retenait toujours par la queue. Des éclairs rouges jaillirent soudain des ses doigts, et la queue toute entière du lao explosa dans sa main. Des fragments d'os et de chair jaillirent dans les airs et retombèrent sur le sol dans une pluie de sang, tandis que le lao s'effondra de tout son long sur le sol, hurlant à pleins poumons. Il se releva et couru aussi vite qu'il put, tentant de fuir, mais l'Arme était beaucoup plus rapide et lui sauta sur le dos. Le lao s'effondra à plat ventre et se débattit férocement, mais l'Arme lui avait empoigné une patte arrière de son énorme bras destructeur, et en un éclair sa patte explosa en morceaux. Romuald resta pétrifié par le combat de titans qui se déroulait devant ses yeux, et les regarda se débattre, la bouche bée et les yeux grands ouverts. L'Arme posa sa terrible main sur le ventre du lao, tandis que celui-ci se préparait à lancer son ultime attaque. Des éclairs rouges jaillirent du bras de l'Arme, mais avant qu'elle put lancer son attaque, un rayon lumineux s'échappa de la gueule du lao et l'atteint en pleine tête. Ses éclairs s'évanouirent aussitôt, et tout le haut de son corps disparut dans l'aveuglante lumière grise du rayon. Une étrange vapeur argentée émanait de l'Arme, comme si le rayon faisait fondre son épaisse peau. Au bout d'une vingtaine de secondes, le rayon stoppa. L'Arme bascula à la renverse et s'écroula de tout son long sur le sol, inerte. Le lao se dégagea de son emprise et s'enfuit en boitant, répandant une traînée de sang sur son passage.
- Relève toi, bordel!! s'exclama Romuald. Va finir ce que t'a commencé!!
Le bras de l'Arme s'agita doucement, puis lentement, elle releva la tête et se remit debout. Tout le haut de son corps semblait avoir fondu. Sa peau avait pris une couleur marron verte d'où suintaient de larges brûlures rougeâtres, mais elle semblait encore en état de combattre. Elle s'empressa de rejoindre le lao et lui agrippa fermement la patte arrière qui lui restait. Ce dernier poussa un cri de rage, qui se transforma en cri de douleur lorsque sa jambe vola en éclats dans la main de l'Arme.

Les cris de souffrances que poussait le lao étaient d'une force telle que même les oreilles bouchées, Romuald finit par s'évanouir. Le lao grattait la terre de ses pattes avant, rampant lamentablement sur le sol comme un teiga rex blessé, mais sa lourde carapace était bien trop lourde pour avancer à la seule force de ses membres antérieurs, et il ne réussit qu'à creuser et à s'enfoncer de plusieurs mètres dans la boue. L'Arme le contourna lentement, et avança jusqu'à sa gueule. Il posa sa main sur son front et le regarda d'un regard froid. Le lao tenta de le mordre mais sa mâchoire brisée se referma de travers et rata sa cible.
- Me voici enfin devant toi, dit l'Arme d'une voix puissante et solennelle. J'ai été créé pour te détruire. Je suis venu accomplir ma mission.
Le lao se débattait comme un diable mais la main de l'Arme se referma sur sa mâchoire brisée avec une poigne telle qu'il ne put faire un geste. Une lueur rouge émana de ses longs doigts, et de puissants éclairs jaillirent de sa main. La gueule du lao explosa de l'intérieur, et une pluie de sang s'abattit sur l'Arme. Des fragments d'os et de chairs retombèrent au sol, et le cou du lao, dont la tête avait été entièrement désintégrée, s'effondra lourdement aux pieds de l'Arme ultime. Une marre de sang se répandait peu à peu autour de lui.
- Ma mission est accomplie. dit-elle d'une voix forte. Le lao shan lung est mort.
Elle fit demi-tour et s'éloigna de la dépouille du lao, puis elle marcha longuement droit devant elle, avant disparaître derrière les montagnes, où elle trouva refuge dans une immense grotte qui menait aux profondeurs de la terre. Romuald était le seul être humain à l'avoir vu, et plus pesonne d'autre ne la verra jamais.
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laranicoupelle

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MessageSujet: Re: Le fléau ultime   Le fléau ultime - Page 2 Icon_minitimeDim 30 Sep - 18:01

*************


- Où... Où suis-je?
Andy ouvrit les yeux mais sa vision restait trouble et confuse. Il était trempé des pieds à la tête, mais se sentait étrangement bien, allongé sur une étendue de sable chaud. Il entendait le bruit doux et infini des vagues s'échouer sur une plage mêlé à celui du vent soufflant dans les arbres. Une chaleur douce et intense lui réchauffait la peau, et il s'étira longuement dans cette sensation de bien-être absolu. Il s'assit et leva les yeux au ciel. Un soleil magnifique brillait et lui chatouillait le visage de sa chaleur, et il ferma les yeux, concentré sur cette merveilleuse sensation que lui procurait le vent dans ses cheveux et la fraîcheur des embruns. Il les rouvrit finalement et observa l'horizon. Sa vision redevenait nette et précise, et il contempla la longue étendue d'eau en mouvement qui s'étendait devant ses yeux.
- J'ai toujours rêvé de voir la mer... murmura t-il, encore à moitié endormi. C'est vraiment magnifique...
Au bout de quelques minutes de contemplation, il tenta de se relever mais trébucha, surpris par le poids de l' armure qu'il portait sur ses épaules.
- Mais... qu'est-ce que je fais là-dedans? murmura t-il.
Un violent mal de tête s'empara soudain de lui et le fit tomber à genoux.
- Aiiiiie... Piama?? C'est toi qui m'a emmené ici???
Il regarda autour de lui mais n'aperçut rien d'autre que la mort. Des cadavres humains et animaux s'étendaient jusqu'à l'horizon et même plus loin, et il aperçut au loin une gigantesque carcasse rougeâtre étendue sur le ventre. Son coeur se resserra soudain.
- Nom de dieu... Qu'est-ce que je fous là??? Qu'est-ce que tout ça signifie?? Piama?? Où est-tu?
La seule réponse fut une bourrasque de vent qui lui siffla aux oreilles.
- Piama??
Un flash jaillit soudain dans son esprit. Le corps de Piama étendu à ses pieds, sa main sur son épaule... Son corps qui se retournait lentement sur le dos et...
- AAAAHHHH!!!!
Son visage sauvagement mutilé qui le fixait d'un oeil sans vie...
- Putain, c'est pas possible!! J'ai forcément rêvé!!
Son coeur battait tellement vite qu'il manqua de souffle et commença à voir double. Il prit appui sur ses mains et observa avec horreur le sable humide. La vision de sa soeur défigurée lui hantait l'esprit.
- Mais bordel de merde!! Qu'est ce qui c'est passé???
La mémoire lui revint d'un seul coup. Le lao qui fuyait, Romuald qui perdait les pédales, sa soeur assassinée, Emma qui fléchissait sous le poids des spectres ailés, Anathor qui se transformait en monstre... et... Enola... deux longues ailes noires derrière son dos...
- ENOLA!!!
Il se releva en hâte et couru à vive allure, la cherchant du regard, fouillant derrière chaque cadavre qu'il voyait, mais il ne vit rien d'autres que des morts.
- Non c'est pas vrai! Où est-tu??
La peur grandissait dans son esprit, et l'image d'Enola avec ces deux longues ailes lui restait dans la tête, l'empêchant de réfléchir correctement. Il courait dans toutes les directions, redoutant le pire, lorsqu'il aperçut un corps humain étendu à côté du cadavre d'un khezu. Il aperçut ses longs cheveux blancs maculés de sang, totalement éteints.
- ENOLA!!
Il s'agenouilla auprès d'elle et lui prit la main. Une expression de douce euphorie illuminait son visage, comme si la vie l'avait quittée alors même qu'elle reprenait espoir. Il passa ses doigts dans ses cheveux habituellement si doux et lisses, mais à présent maculés de sang, et observa son visage désespérément inerte. Même dans la mort, elle resplendissait de beauté.
- Pourquoi?? Pourquoi toi?? J'ai déjà tout perdu... si j'ai trouvé la force de me battre... c'est uniquement grâce à toi... parce que je savais qu'une fois ce monstre vaincu, on allait vivre ensemble... et être heureux... pourquoi faut-il que je te perde...
Il éclata en sanglot, la main de sa petite amie, aussi froide que la pierre, serrée dans la sienne.
- POURQUOI?? hurla t-il en levant les yeux au ciel.
Il regarda à nouveau le visage d'Enola et sa colère s'estompa, laissant place à une profonde tristesse. Elle avait l'air tellement heureuse... Son magnifique sourire figé pour l'éternité...


- Je n'ai même pas eu le temps de te dire adieu... murmura t-il.


*********


Il ne savait pas combien de temps il était resté aux côtés de son amie, totalement perdu dans ses pensées, mais la nuit était déjà tombée lorsque des bruits de pas retentirent près de lui. Il reconnut la silhouette de Romuald sous la pâle lueur de la lune. Il boitait et marchait au ralenti.
- Ro... Romuald?
Le vieillard stoppa sa marche et ne bougea plus.
- Andy? tu as survécu toi aussi... dit-il sans même se retourner, le regard fixé sur la lune.
Un long silence suivit ses paroles, troublé seulement par des gémissements de souffrance des rares survivants. Romuald reprit finalement la parole.
- Nous l'avons vaincu... dit-il d'une voix grave et lente, comme si chacun des mots qu'il prononçait lui demandait un effort difficile.
Le silence s'installa de nouveau. Andy gardait les yeux posés sur Enola.
- Quelle importance maintenant... dit-il. Enola est morte. Piama est morte. Et Arthur, et Anathor, et...
- Ne sois pas égoïste. Tout le monde à perdu quelque chose dans cette bataille. Nous deux, on fait partie des plus chanceux. On est en vie, et entiers. Remercie le ciel de t'avoir épargné, au lieu de réagir comme un gosse.
- Je me fous royalement des autres... Si j'ai combattu ce monstre, c'était pas pour sauver le monde ou mourir en héros... je voulais juste vivre avec Enola. Je voulais être heureux... enfin... Et maintenant qu'elle est morte... je vois vraiment pas pourquoi je continuerai à vivre... je vais aller la rejoindre.
Romuald se retourna et le regarda gravement.
- Moi aussi j'ai de la peine. Moi aussi j'aurai voulu qu'il en soit autrement. Mais elle s'est battue pour la même raison que nous tous! Elle est morte pour que la vie perdure sur la planète!! Tu crois qu'elle penserait quoi, si elle t'entendait? Tu veut vraiment te foutre en l'air?? Enola s'est sacrifiée pour que nous autres continuions à vivre!! Tu veut réellement te buter, foutre en l'air la vie qu'elle t'a sauvée??
Andy soupira tristement. Il savait qu'il avait raison. Il resta silencieux, le regard fixé sur Enola, comme s'il s'attendait à la voir revenir à la vie d'une seconde à l'autre. Mais les minutes passèrent, et son corps resta froid et inerte, et Romuald reprit sa marche.
- Tu est libre de décider de ton avenir. J'espère juste que tu fera le bon choix... Je comprends parfaitement ta douleur. Je ressens la même... mais ta vie ne doit pas s'arrêter parce qu'elle est morte... Tu est jeune... tu t'es battu contre ce monstre avec tellement de courage... Tu est plus talentueux que ton père!! Un grand avenir va s'offrir à toi. Tu pourrai devenir le meilleur hunter de tous les temps si tu...
- Cette vie ne m'intéresse pas.
- Tu finira par être heureux, Andy. Tu as connu beaucoup de malheurs dans ta vie, mais le bonheur finira par te sourire. Je sais ce que ça fait de perdre un être cher... tu a l'impression que tu ne sera plus jamais heureux, et que ta vie ne vaut plus la peine d'être vécue, mais crois moi, même les plus profondes blessures finissent par guérir... Un jour, tu reprendra goût à la vie, et alors à ce moment là tu remerciera le ciel de t'avoir épargné.
- C'est tout ce que tu trouve à dire?
Le chagrin d'Andy avait atteint un niveau tel qu'il explosa finalement.
- Ta fille est morte!!! Tu fais comme si elle n'avait aucune importance pour toi!! C'est vrai, après tout, c'est pas grave qu'elle soit morte, demain, j'aurai oublié, et je trouverai autre chose pour m'occuper!!
Les poings de Romuald se crispèrent.
- Tu n'a rien compris... moi aussi je souffre, mais je...
- Ferme-la!! Je veut plus t'entendre!
- Andy... Écoute...
- Va t-en. Laisse-moi seul.
- Très bien. Adieu Andy. Je retourne au port de Minos. Je prendrai le large demain soir. J'espère que tu sera là.
Sur ces mots, il reprit sa route, sans se retourner, les poings serrés. Andy ne vit pas les larmes de douleur qui s'écoulaient sur ses joues.


Il resta longuement debout, à le regarder disparaître sous la lueur du clair de lune. Il était allé trop loin. Il le savait. Mais peu lui importait à présent. Plus rien ne lui importait. Il était décidé à en finir. Il ne voulait plus de cette vie misérable qu'il menait avant d'avoir rencontré Enola. Quand il regardait en arrière, sa vie n'avait été en réalité qu'une longue quête de vengeance. Jusqu'à ses douze ans il avait vécu comme n'importe quel petit garçon de cet âge, occupé à jouer avec ses amis et à s'amuser à longueur de journée. Mais après l'attaque du rathalos et la disparition de son père, sa vie n'était plus qu'une prison dans laquelle il s'était enfermé, se privant de tout instant de repos et d'amusement au profit d'un entraînement rude et intensif, et incapable de ressentir autre chose que de la haine et de la tristesse. Il se levait tous les jours pour s'entraîner au combat, dans le but de vaincre ce rathalos et de venger ses parents. Mais maintenant qu'il avait accompli cette quête, que lui restait-il dans la vie? Rien. Il était seul. Seul et malheureux. Il n'avait plus aucun endroit où aller,et maintenant que la porte du bonheur s'était ouverte sur sa vie mais qu'elle lui avait claqué au nez avant même d'avoir put la franchir, il ne voulait plus continuer. Même si Romuald avait raison, si un jour sa douleur s'estompera et qu'il cessera d'être malheureux, il ne voulait pas d'une vie sans Enola. C'était elle l'amour de sa vie.
- Enola... je vais te rejoindre... on sera ensemble... pour l'éternité...
Son regard se porta sur un long sabre tâché de sang, planté profondément dans la terre. Il l'observa longuement, des idées noires lui traversant l 'esprit, puis s'en approcha et le saisit. Il le regarda sous tous les angles et s'agenouilla, les larmes aux yeux. Il retira son armure et empoigna le manche de ses deux mains, la lame pointée vers son coeur. Il l'approcha lentement de sa peau, les mains tremblantes, et arrêta son geste lorsque la pointe de la lame effilée lui toucha la peau. Il ferma les yeux et se concentra sur son geste.
- Aller... murmura t-il. Pour une fois dans ta vie, fais preuve de courage...
Il appuya doucement sur le manche, et coinça la lame entre deux de ses côtes, au niveau de son coeur. Un léger filer de sang s'écoula sur sa poitrine, mais il ne sentit même pas la douleur. Il regarda une dernière fois le corps étendu sans vie de son amie, puis respirant un grand coup, il empoigna fermement le manche du sabre, décidé à en finir.
- J'arrive... murmura t-il.




A suivre..........
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laranicoupelle

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MessageSujet: Re: Le fléau ultime   Le fléau ultime - Page 2 Icon_minitimeDim 30 Sep - 18:02

Chapitre XXII







- J'arrive... murmura t-il.
Ses mains tremblaient. Il essaya de rassembler tout le courage qu'il lui restait pour accomplir son geste, mais ses bras ne bougèrent pas. Au bout d'interminables minutes, il abaissa son arme.
- Enola... je suis désolé... je n'y arrive pas...
Il avait beau se concentrer, mais quelque chose en lui retenait son geste. Une petite voix au fond de lui qui l'implorait de ne pas passer à l'acte. Il ne savait pas si c'était ce qu'on appelle la conscience ou bien des hallucinations dues à son état de choc, mais il avait l'impression d'entendre une voix bienveillante le supplier de rester en vie, et cette voix semblait tellement réelle qu'il finit par l'écouter, et laissa tomber son arme au sol. Il resta longuement immobile, totalement perdu dans ces pensées, essayant de comprendre comment il en était arrivé là, mais tous les malheurs qui s'étaient abattus sur sa vie en l'espace de quelques heures étaient bien trop lourds pour qu'il puisse réfléchir correctement, et les heures s'écoulèrent sans même qu'il ne s'en rende compte, si bien que le soleil s'était levé à l'horizon sans même qu'il ne s'en aperçoive. Il ne s'aperçut pas non plus qu'une imposante silhouette argentée volait dans sa direction et lui lançait des regards bouillants de haine.

BAAOOMMM!!
Une boule de feu explosa quelques mètres derrière lui et le projeta au sol. Il essaya de se relever, mais quelque chose passa au-dessus de sa tête dans un cri rauque, et il sauta à plat ventre. Le souffle de battements d'ailes le plaquèrent au sol et lui coupèrent la respiration. A la lueur de l'aube, il aperçut des reflets argentés scintiller sur les écailles de la créature qui l'attaquait. Celle-ci fit demi-tour et atterri à quelques mètres de lui. Par réflexe, il chercha ses schismes éternels sur son dos mais ses doigts se refermèrent dans le vide. Il ne les avait plus. Inquiet, il resta sur ses gardes, prêt à bondir, et observa la bête qui luisait à la lueur rouge du soleil levant. De la fumée s'échappait de ses narines à chaque respiration qu'elle faisait, et un long ronflement s'échappa de sa gueule. C'était un rathalos. Un enfant.
- R... Ramsès? murmura Andy.
Andy ressentait une étrange sensation au plus profond de lui-même. La même sensation qu'il avait ressentie à deux reprises lorsqu'il s'était approché du rathalos qui avait attaqué son village, une impression d'euphorie et de puissance qui semblait parcourir ses veines et inonder son corps. Les éléments du puzzle se mirent en place dans son esprit, et il comprit. Le lao vaincu... Il n'y avait qu'une seule explication possible: l'Arme Ultime avait été libérée. Le pouvoir des deux élus s'étaient réunis et l'avaient libérée.
- C'est bien toi? Mais... comment se fait-il que tu ai... le pouvoir...
Il ne savait pas comment, mais d'une façon ou d'une autre, le père de Ramsès lui avait transmis le pouvoir ultime, et à présent, c'était ce tout jeune rathalos, à peine plus grand que lui, qui était l'élu. Ce dernier soupira bruyamment et s'approcha d'Andy. Il ne bougea pas, déconcentré par cette impression de bien-être qui le faisait planer. Il ne vit pas que le regard du rathalos était rempli de haine. Il ne vit pas non plus qu'il avait ouvert la gueule, et il cracha une boule de feu qui explosa devant les pieds d'Andy. Le choc le projeta en arrière et il s'étala de tout son long sur le sol humide. Il reprit ses esprits et tourna la tête à droite. Le sabre d'Arthur gisait sur le sol, à sa portée. Il s'en empara vivement et se remit sur pieds. Ramsès le fixait d'un regard d'une haine sans limites. Il connaissait ce regard de haine absolue. Il avait eu le même lorsque le rathalos qui avait attaqué son village agonisait à ses pieds, et qu'il était à deux doigts de le tuer. C'était le regard de quelqu'un qui avait vu son père se faire tuer, et qui n'avait plus qu'un but: tuer la personne qui avait fait de lui un orphelin. Il avait réagi exactement de la même façon à l'époque. Mais cette fois les rôles étaient inversés. C'était Andy l'assassin, et Ramsès était l'orphelin avide de vengeance.
- J'ai tué son père... Il vient se venger...
Le rathalos lui envoya une boule de feu qu'il esquiva vivement, et il se mit en position d'attaque.
- Maintenant c'est lui ou moi...
Il se rua sur le rathalos, et tandis que celui-ci tourna sur lui-même pour lui mettre un coup de queue, il roula au sol et se releva aussitôt, l'épée pointée vers l'avant. Il tenta d'embrocher la carapace de Ramsès, mais ses écailles étaient d'une résistance presque surnaturelle, et sa lame vola en éclats sans même l'égratigner. Le rathalos battit férocement des ailes et recula de quelques mètres, plaquant Andy au sol par le souffle du vent. Il atterrit un peu plus loin et chargea. Andy se retrouva sans armure et sans armes. Il sauta sur le côté et esquiva de justesse la morsure, mais, alors qu'il s'apprêtait à se relever, le rathalos tourna sur lui même, et sa lourde et épaisse queue le frappa de plein fouet dans les côtes. Il fit un vol plané de plusieurs mètres et atterrit violement contre la dépouille du khezu. La zone atteinte par la queue de Ramsès lui faisait affreusement mal, mais une étrange sensation se mêlait à la douleur. Pas une sensation due à la violence du choc, mais au contact de ses écailles sur sa peau, comme si ce contact avait déclenché en lui une réaction. D'étranges pensées lui traversèrent l'esprit, des souvenirs qui tourbillonnaient dans sa tête, mais des souvenirs qui n'étaient pas les siens. Ceux du rathalos. Sa vision se troubla et sa tête bascula sur le côté. Il avait perdu connaissance.


*********


Lorsqu'il rouvrit les yeux, il était dans une grotte. Un jeune homme était agenouillé près du corps d'une jeune femme aux cheveux blancs, et un rathalos se tenait à l'écart. Il ne fallut pas plus d'une seconde à Andy pour réaliser que cette scène, c'était celle qu'il avait vécue il y a moins de deux semaines. Il savait ce qui allait se passer. Le rathalos allait décoller du sol, puis il allait le faire tomber, et ensuite l'achever.
- Papa.... va t'en... vite...
Une petite voix d'enfant résonna dans sa tête. Ce qu'il n'avait pas vu lors de son combat dans la grotte, c'est que quelqu'un d'autre était présent. Un jeune rathalos qui venait de perdre sa mère deux jours auparavant était caché dans un recoin de la grotte, et avait assisté avec horreur à toute la scène.
- ARRIERE!! hurla le jeune homme à l'adresse du rathalos, qui s'exécuta. Il se pencha sur le corps d'Enola, puis se retourna vers le rathalos.
- Papa... murmura Ramsès. Je t'en supplie va t'en...
- MAINTENANT FINISSONS EN!! hurla Andy.
Empoignant ses deux épées, il fonça en direction du rathalos, mais celui-ci s'envola et Andy se retrouva projeté au sol. Il se releva en vitesse et s'empressa de ramasser l'arbalète d'Enola. Ramsès pleurait en silence, espérant de tout coeur que son père allait s'en sortir.
- Pourquoi fait-il ça à mon papa? gémit-il en silence. Pourquoi tous ces gens nous veulent du mal???
Son père s'était envolé dans la longue ouverture verticale qui menait à la surface, et de là où il était, il ne voyait plus que son ombre sur le sol. Il vit une balle sortir de l'arbalète d'Andy et entendit le cri de douleur de son père, puis aperçut son ombre dévier rapidement vers les parois. Un bruit sourd résonna dans toute la caverne, et des pierres s'effondrèrent au sol. Andy chargea une autre munition, puis tira à nouveau.
- NOOOOONNNN! hurla le rathalos.
Il s'était déjà pris une de ces munitions quelques minutes auparavant, et savait parfaitement ce qui allait se produire. Il gémit de douleur et de désespoir, redoutant l'instant où la balle explosera dans sa chair. Ramsès entendit une détonation étouffée qui résonna dans toute la grotte, et vit son père s'effondrer au sol, recouvert de sang. Son aile qui venait d'être arrachée retomba lourdement derrière lui.
- Papa!!!
Il voulut hurler mais son cri se perdit dans un murmure.
- Maintenant à nous deux, murmura Andy en s'approchant de lui.
- Pitié, non!!! implora t-il, à bout de forces. J'ai un fils!! il a besoin de moi!! Ne fais pas de lui un orphelin!
Les gémissements de douleur que poussait le rathalos le laissait indifférent. Il leva son arme et le regarda dans ses grands yeux mouillés par la peur et la douleur.
Ramsès restait pétrifié, incapable de faire un geste.
- P... papa... non...

- Andy...

Enola venait de reprendre connaissance, et Andy stoppa son geste. Il accourut à ses côtés, laissant le rathalos seul quelques instants. Celui-ci tenta de se relever mais ses membres ne répondaient plus correctement, et son corps était agité de tremblements.
- Papa!!! Me laisse pas!!!
Ramsès venait de sortir de sa cachette et accourait vers son père.
- Ramsès, va t-en!!! essaya de crier son père, mais sa voix n'était qu'un faible chuchotement. Il cessa de courir et le regarda, des larmes roulant sur ses écailles.
- Mais papa...
- Va t'en!! Fuis!! Aaaargh...
- Papa!!
- Qu'est-ce que tu attends? Qu'il te voie... et te tue à ton tour?
- Non... mais je veut pas t'abandonner!
- Fiston... tu ne peut rien faire à présent... je pensais qu'étant l'élu de l'espèce humaine... il aurait compris... mais il est aussi cruel que tous les autres... mon fils... promets moi de ne jamais t'approcher de ces humains...
Ramsès sursauta. Andy s'était relevé, fou de rage. Il recula et se tapit dans l'ombre.
- Promet le moi...
Andy arriva à la hauteur du rathalos blessé, et lui lança un regard de haine.
- Ramsès... murmura t'il dans un gémissement. Ne regardes pas... Va t'en...
Ses deux grands yeux suivirent du regard la lame qui se levait au-dessus de sa tête, puis il poussa un dernier cri.
- Je t'aime mon fils!!!
La lame d'Andy s'enfonça dans son crâne sur toute sa longueur. Ramsès trébucha en arrière. Ses deux yeux trempés de larmes ouverts grands comme des soucoupes. Son père eut un dernier soubresaut puis ses membres se relâchèrent. Il était mort.
- N... non... papa...
Il se releva lentement, à reculons, comme s'il voulait fuir à toute vitesse mais que ses jambes refusaient de faire demi-tour. Andy murmura quelque chose qu'il n'entendit pas, et, haletant, il s'enfuit en courant dans une étroite galerie.
L'écho de ses pas résonnaient sur les parois rocheuses, et il trébucha sur une pierre. Il s'étala de tout son long sur le sol de cailloux, et s'égratigna profondément toute la longueur du ventre. Sans ralentir, il se remit sur pieds et se remit à courir à perdre haleine, dérapant sur des cailloux et se tordant les chevilles dans des crevasses. Il atteignit enfin une sortie et arriva au-dehors. Après avoir parcouru près d'un kilomètre, il s'arrêta pour reprendre son souffle et regarda la colline derrière lui.
- Papa... pourquoi??? pourquoi sont-ils si cruels???
Il resta planté là, immobile, comme hypnotisé par la scène d'horreur à laquelle il avait assisté, lorsqu'un bourdonnement intense emplit l'atmosphère. Le bruit semblait provenir de l'intérieur de la grotte. Soudain, un immense rayon lumineux s'échappa du haut de la colline et monta jusqu'au ciel dans un grondement féroce. Les nuages s'écartèrent et se mirent à tourner autour, formant une gigantesque spirale. Le ciel flamboyait d'une inquiétante lueur rouge sang, et cette vision surréaliste du ciel en mouvement lui donna le vertige. Il trébucha et tomba en arrière. Le rayon lumineux s'éteignit soudain et le silence retomba brusquement sur la colline.
- Papa... qu'est-ce qu'ils t'ont fait??
Il resta planté là, bouche bée, lorsque quelque chose attira son attention. De minuscules points lumineux scintillaient dans le ciel, et semblaient prendre du volume. Il regarda attentivement et comprit qu'elles ne grossissaient pas, mais elles lui fonçaient droit dessus. Il se releva d'un bond et courut de toutes ses forces, essayant de sortir de leurs trajectoires. Il jeta un coup d'oeil derrière lui et s'écroula de tout son long sur le sol. Les sphères lumineuses le frappèrent de plein fouet, et il disparut dans une aveuglante lumière argentée.
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MessageSujet: Re: Le fléau ultime   Le fléau ultime - Page 2 Icon_minitimeDim 30 Sep - 18:03

**********


Lorsque Andy reprit connaissance, le soleil rougeoyait toujours à l'horizon, et un vent frais soufflait dans ses longs cheveux trempés de sueur.
- Bon sang... Je... je suis vraiment un monstre... murmura t-il, sous le choc. J'ai fait de ce petit un orphelin...
Ramsès était étalé sur le sol quelques mètres plus loin, sans connaissance. Ses membres étaient agités par de brefs mouvements, comme si lui aussi était en train de revivre d'intenses souvenirs. Andy s'en approcha, son sabre brisé fermement serré dans le creux de sa main, et se pencha sur lui. Sans crier gare, sa queue fendit l'air et faucha les jambes d'Andy, qui chuta lourdement sur le sol. Le rathalos se releva vivement et poussa un cri de rage. Andy ne bougea pas, le regard fixé sur les yeux du rathalos, qui le fixaient également. Un grognement sourd s'échappa de sa gorge, et Andy jeta son arme au loin.
- J'ai tué ton père. Je ne mérite pas de vivre, dit-il.
Il se releva lentement et, tout en le regardant, il écarta les bras en signe de soumission.
- Vas-y... murmura t-il. Qu'on en finisse...
Ramsès s'approcha de lui, puis s'arrêta. Andy soutenait son regard, attendant une réaction de sa part, mais il ne fit rien. La haine avait disparut de son regard, laissant la place à du mépris et de la pitié. Il recula d'un pas, puis fit demi-tour, avant de s'envoler dans les airs.

Andy le regarda s'éloigner puis disparaître dans la lumière du soleil. Il se laissa tomber à genoux et se prit le visage dans les mains.
- Mais qu'est-ce que je vais faire?? murmura t-il.
Le soleil était déjà haut dans le ciel lorsqu'il décida de rentrer au port. Il se releva et s'approcha du corps d'Enola, lui jetant un dernier regard.
- Adieu... murmura t-il. J'aurai tellement voulu... qu'il en soit autrement...
Son coeur se resserra encore un peu à la vue de sa petite amie étendue sans vie sur le sol. La pensée que jamais plus il n'entendrai le son de sa voix, ou ne verrait ses longs cheveux scintiller de cette lueur si belle lui était insoutenable. Il avait du mal à réaliser que la vie l'avait quittée, et que ses yeux qu'il avait si souvent admirés s'étaient fermés pour l'éternité. Il se releva finalement et se mit en route, se dirigeant lentement vers le port de Minos, où il avait l'intention d'embarquer pour retourner chez lui.


Le voyage de retour fut très éprouvant, tant sur le plan physique que moral. Les corps mutilés ou calcinés gisaient à perte de vue tout autour de lui, et un sentiment de culpabilité lui hanta l'esprit tout le long du parcours. Il s'était longuement arrêté devant la dépouille du lao, essayant d'imaginer quelle genre de monstre avait été libéré pour pouvoir amocher de la sorte le lao shan lung. Tard dans la soirée, il arriva enfin au village, visiblement désert. Il marcha lentement entre les maisons à présent laissées à l'abandon, et se dirigea vers le port. Plus aucun bateau n'était à quai, à part un vieux rafiot en piteux état, qui semblait flotter par la volonté du saint esprit. Un vieillard encapuchonné était assis sur une caisse en bois un peu plus loin, le regard perdu dans l'immensité de l'océan. A peine Andy avait-il mit un pied sur le quai que la voix du vieil homme s'adressa à lui.
- Je savais que tu viendrai, dit la voix de Romuald. Je t'attendais.
Andy s'approcha de lui.
- Mon village a été détruit. Mes amis sont morts. Ma famille aussi. Je n'ai nulle part où aller.
- Et moi alors? répondit Romuald. Après tout ce qu'on a vécu, je ne représente donc rien pour toi?
- Si... Bien sûr que si...
- Alors accepte mon invitation. Viens habiter chez moi. On a tous les deux besoins de se soutenir. La solitude est ce qu'il y a de pire dans ces moments là. Moi aussi je suis seul à présent. Enola était ma seule famille, et je l'aimai. Je ne suis pas plus courageux que toi, moi aussi je suis humain. Je ne pense pas que je supporterai de me retrouver seul dans ma demeure. Je t'en prie Andy, accepte.
- C'est d'accord, répondit t-il. Tu a raison... Il faut qu'on reste ensemble...
Romuald se leva et monta dans la barque, suivit par Andy.
- Romuald, je suis désolé pour ce que je t'ai dit tout à l'heure... Je ne le pensais pas... J'étais vraiment... anéanti...
- Je sais Andy. Oublie ça.
Ils s'assirent tous les deux dans l'embarcation et commencèrent à pagayer.
- J'espère que ce frêle esquif tiendra le coup...
Andy jeta un dernier regard à terre. Ici il avait perdu tout ce qu'il avait de plus cher. Enola, Piama... Jamais plus il ne les reverrait. Il allait devoir vivre sans elles à présent. Même si la pensée de se retrouver avec Romuald lui réchauffa un peu le coeur, elle ne suffit pas à lui ôter son sentiment de mal-être extrême qu'il ressentait au plus profond de lui-même.
- Un continent entier totalement décimé... murmura Romuald, le tirant de ses pensées. Je n'arrive pas à croire qu'on ai survécu.

L'embarcation s'éloigna lentement du quai, entamant son long voyage vers leur terre natale.





A suivre.............
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MessageSujet: Re: Le fléau ultime   Le fléau ultime - Page 2 Icon_minitimeDim 30 Sep - 18:03

Chapitre XXIII







Le voyage fut étrangement calme et paisible, et aucun nuage ne vint obscurcir le ciel. Même les éléments semblaient encore bouleversés par ce qu'il venait de se passer sur la planète, et se montraient relativement cléments. Une légère brise soufflait sur leurs peaux brûlantes, et les embruns des vagues leur apportait un peu de fraîcheur, mais le soleil commençait sérieusement à chauffer, et le stock de gourdes de Romuald était à présent entièrement vide.
- On ne devrait plus en avoir pour très longtemps à présent... murmura Romuald, ruisselant de sueur et d'eau de mer.
Les vagues s'échouaient calmement sur l'embarcation dans un doux murmure, berçant les deux chasseurs qui commençaient lentement à plonger dans le sommeil.
- Je l'espère... je ne tiendrai plus longtemps sans boire sous cette chaleur...
Ils ne s'étaient quasiment pas parlés tout le long du voyage, chaque fois qu'ils essayaient la conversation se recentrait sur le lao et la perte de leurs amis, et ils finissaient par sentir les larmes leur monter aux yeux. Andy ferma les yeux. Il repensait à toute cette histoire. Il avait du mal à réaliser qu'une bonne partie de la planète avait été détruite par ce monstre, c'était tellement irréaliste. Il repensa à Enola et son coeur se resserra dans sa poitrine.
"Si seulement je n'avais pas tué ce rathalos... tout aurait été différent... le lao serait mort depuis longtemps... et Enola serait encore là... Tout est de ma faute, pensa t-il. Je mérite d'être malheureux..."
- Arrête de te faire du mal, Andy. Ça ne sert à rien.
Romuald l'observait du coin de l'oeil, et il devinait quels genres de pensées occupaient l'esprit de son compagnon.
- Si seulement je pouvais revenir en arrière... répondit Andy. réparer mes erreurs... et les sauver... tous...
- Tu n'a rien à te reprocher, Andy. Comment aurai-tu put savoir ce qui allait se produire? D'ailleurs, qui aurait put le savoir...
Le silence s'installa à nouveau sur l'embarcation. Autour d'eux, ils entendaient les bruits des poissons qui sautillaient à la surface de l'eau, puis qui replongeaient vivement dans les profondeurs.
- Regarde le bon côté des choses... Toutes ces vies... Tous ces êtres vivants qui ont frôlés la mort... Grâce à nous ils ont survécus... ils ne le savent probablement pas, mais ils sont passés à côté de la plus grande calamité que la terre ait jamais connu... Grâce au sacrifice d'Enola, de Piama et de tous les autres, la vie va reprendre son cours normal, et bientôt cette histoire de lao ne sera plus qu'une légende...
Andy soupira. Il trempa sa main dans l'eau et se la passa sur le visage. Romuald se rassit et observa longuement le ciel, les yeux plissés par le soleil.
- Regarde... murmura t-il. Des mouettes...
Andy se redressa à son tour. Des oiseaux survolaient l'océan loin au-dessus de leurs têtes en poussant des cris. Un sourire se dessina sur les lèvres de Romuald.
- La terre... On arrive...
Il se remit en position et commença à pagayer vivement.
- Aller, courage Andy, on est plus très loin!!
Andy fit de même et pagaya de toutes ses forces, oubliant sa soif et sa fatigue. Au bout de quelques minutes, ils aperçurent enfin la terre à l'horizon.
- On a réussi... on est revenu chez nous...

Une longue plage de sable s'étendait devant eux à l'horizon, et les arbres semblaient s'étendre à l'infini par derrière. Ils accélérèrent le mouvement et finirent par accoster, à bout de souffle. Ils sautèrent à l'eau et coururent jusqu'à la plage, où ils se jetèrent à plat ventre sur le sable sec, épuisés.
- Enfin la terre ferme... murmura Romuald.
- Je me demande bien où on a atterri... répondit Andy en se relevant. J'espère qu'on est pas trop loin de chez nous...
Romuald se releva à son tour et pénétra dans la forêt.
- Ou va-tu?
- Chercher de l'eau... Il faut que je boive au plus vite...
Andy s'empressa de le rejoindre et marcha à ses côtés. Ils étaient arrivés dans les profondeurs de la forêt lorsqu'ils aperçurent une source d'eau potable qui s'écoulait au milieu d'un tas de pierres. Ils se désaltérèrent longuement et s'assirent quelques instants sur une longue racine.
- Et maintenant? Dans quelle direction on va?
- Aucune idée... sortons de cette forêt, on décidera ensuite.
Ils marchèrent longuement entre les ronces et les fougères, à l'ombre des arbres. Ils ne sortirent de la forêt que tard dans l'après-midi, et le soleil commençait déjà sa descente vers l'horizon.
- Regarde! dit Romuald. Un village en bas! Allons-y. On passera la nuit là-bas, on verra demain pour la direction à prendre.
Ils descendirent la côte et lorsque la nuit commençait à tomber, ils arrivèrent à l'entrée du village. Il y avait tellement de monde réuni dehors qu'ils crurent tout d'abord à une émeute, mais se rendirent compte bien vite que toute cette agitation semblait normale.
- Bon sang! Est-ce que toutes ces personnes vivent dans ce petit village?
- J'en ai l'impression...
Ils arrivèrent à une auberge et rentrèrent à l'intérieur.

- On est complet!!
A peine avaient t'ils franchis la porte qu'une voix puissante résonna à leurs oreilles. Un type à l'allure baraquée se mit sur leurs passages.
- C'est pas la peine, on a plus de place! Allez voir ailleurs!
Andy et Romuald se regardèrent, surpris, puis Romuald prit la parole.
- D'où viennent toutes ces personnes? demanda t-il.
- Aucune idée. Ils ne parlent pas notre langue. Quelques jours après le tremblement de terre, on a vu débarquer tout un tas d'étrangers dans notre village, et d'après mes contacts tout le pays est dans le même cas. Ils avaient tous l'air affolés, comme s'il fuyaient quelque chose. Un véritable exode!! On a plus de place nulle part dans tout le pays pour les loger!! Alors la plupart crèchent dehors. Ça devient vraiment n'importe quoi... Tous les soirs ils se tapent sur la gueule pour avoir une place au chaud, et tous les matins on se retrouve avec un tas de cadavres à enterrer... L'armée a distribué des hommes en renfort un peu partout dans le pays, mais à part tirer sur tout ce qui bouge trop vite ou qui crie trop fort, ils servent à rien du tout!! J'ai hâte qu'ils prennent des mesures pour les renvoyer chez eux et que tout revienne dans l'ordre!! On commence à avoir peur pour les gosses avec tous ces cinglés...
- Ils fuient le lao! s'exclama Andy. Tous ces gens viennent du continent voisin!! Ils sont venus se réfugier ici...
- Ne commencez pas avec ces conneries!! Le lao est un mythe!
- Bon sang, ouvrez les yeux!! s'exclama Andy, emporté par la colère. D'où croyez vous que viennent tous ces étrangers? Le lao a ravagé leur continent!! Je l'ai vu de mes propres yeux!! Je...
Romuald posa sa main sur son épaule, et il se tut soudainement.
- Avant de partir, j'aurai une dernière question a vous poser.
- Très bien, dit l'aubergiste, qui commençait à s'énerver. Je vous écoute.
- Dans quelle direction se trouve Eckmül? On est un peu perdus...
- Eckmül? Ben... c'est pas dans le coin... c'est à deux mois de marche...
- Deux mois de marche??
- Il me semble, oui. Mais demandez aux soldats qui traînent dehors, ils sauront vous renseigner.
- Bon, merci pour l'info.
Ils firent demi-tour et ouvrirent la porte.
- Faites gaffe où vous traînez, c'est vraiment dangereux à cette heure là!
Il referma la porte derrière eux et repartit à ses occupations. Ils se retrouvèrent seuls au milieu de cette foule hostile qui les dévisageaient. Ils s'empressèrent de s'éloigner et ne s'arrêtèrent qu'à l'autre bout du village, où la foule était moins dense.
- Bon... je crois qu'on va dormir à la belle étoile cette nuit...

- Hey, vous là-bas!!!
Ils se retournèrent en sursaut. Deux soldats en uniforme s'approchaient. L'un d'eux parlait en faisant de grands gestes, comme si Andy et Romuald ne pouvaient pas comprendre ce qu'il disait.
- Qu'est-ce que vous foutez là? Retournez avec les autres! On veut pas d'autres problèmes aujourd'hui!
- On est pas du coin, on ne savait pas qu'il fallait une "permission" pour sortir du village! répondit Andy sur un ton plus agressif qu'il ne l'aurait voulu.
- Oh, vous parlez notre langue! Excusez-nous, on a cru que vous faisiez partie de cette bande de cinglés... Que faites vous dehors à cette heure-ci?
- On cherchait un endroit pour dormir.
- Et bah les gars... vous pouvez tout de suite préparer votre tente! C'est pas ici que vous trouverez une place au chaud! Enfin, un bon conseil, ne dormez que d'un oeil... C'est vraiment pas prudent ici.
- C'est pour cette raison qu'on allait partir. On a plus rien à faire ici.
- Bon et bien, bonne nuit. Nous faut qu'on surveille le village. J'espère que y aura moins d'agitation qu'hier, hein Hector? On a failli y rester...
- Oui. Répondit Hector. Quand je pense qu'on risque notre peau dans ce bled pourri et qu'on touche à peine de quoi se nourrir... rien que d'y penser...
- Aller, te bile pas, va. Dans trois jours on est de perm...
- Euh... Excusez-moi... demanda Romuald, Savez-vous où se trouve Eckmül?
- Eckmül? Oui je connais! Je travaillais là-bas avant d'être envoyé ici! C'est loin au nord, au-delà des grandes montagnes. Vous habitez là-bas?
- Dans les environs, répondit Romuald. Merci beaucoup pour les infos, mais on doit y aller à présent. Au revoir.
- Non, attendez! s'exclama Hector. Votre visage me dit quelque chose. On ne s'est pas déjà croisé par hasard?
- Peut-être bien. Mais je n'en ai pas le souvenir.
Le jeune soldat tourna la tête vers Andy et le dévisagea sans gêne.
- Vous aussi, je vous ai déjà vu quelque part. Ah... ça m'énerve... je ne m'en souviens pas...
- Bon, écoutez, on a vraiment pas le temps de...
- Ça y est, je me souviens!!! s'exclama t-il.
Son visage avait radicalement changé d'expression. Il avait l'air à présent hostile et agressif.
- C'est vous... vous qui étiez au port d'Hyrule...
Il tâtonna son uniforme et empoigna son épée, qu'il dégaina aussitôt.
- C'est vous qui avez tué le général!!!
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MessageSujet: Re: Le fléau ultime   Le fléau ultime - Page 2 Icon_minitimeDim 30 Sep - 18:04

Andy recula vivement et porta ses mains à son dos, mais ses doigts se refermèrent dans le vide.
- Qu'y a t-il? Tu a oublié ton arme? ricana Hector.
Son compagnon dégaina son arme à son tour, visiblement surpris.
- Hector, qu'est-ce qu'il se passe?
- Je vais te le dire, ce qu'il se passe... on a capturé les deux fugitifs les plus recherchés du pays!! On est bons pour une belle promotion!
- Capturé? Je crois que tu parle un peu trop vite, jeune homme.
Romuald avait sorti sa hache et la faisait tournoyer dans ses mains.
- On a pas l'habitude de se rendre sans combattre!
- Ça suffit! s'exclama Hector, qui sentait la panique montait en lui. Ça ne sert à rien de nous résister! Rendez-vous sur le champ ou j'appelle du renfort!
Un long silence suivit les paroles du soldat. Tous les quatre se regardaient dans les yeux, sans ciller, attendant le moment propice pour faire un geste. Soudain, sans même que les soldats aient le temps de réagir, la hache de Romuald s'éleva dans les airs et s'effondra sur l'arme du compagnon d'Hector, qui se brisa en deux.
- Je n'ai vraiment pas le coeur à me battre, dit lentement Romuald. Mais je tiens à rentrer chez moi au plus vite. Je n'hésiterai pas un seul instant à vous tuer si vous avez l'intention de m'en empêcher.
Du sang s'écoula lentement des mains du soldat, qui hurla:
- A L'AIDE!! ON A BESOIN DE RENFORT!!!
Il ramassa son arme brisée et défia Romuald du regard.
- Si c'est ce que vous voulez... dit Romuald avant de foncer sur le soldat à l'arme brisée.
Dans la même seconde, Hector sauta sur Andy, l'épée pointée sur lui, mais il esquiva d'une roulade sur le dos, et l' arme du soldat s'enfonça dans le sol. Avant qu'il puisse se relever, Hector s'était redressé et lui sauta dessus à nouveau. Dans un réflexe rapide et précis, Andy lui attrapa les mains alors même qu'il tentait de l'embrocher, stoppant net son attaque. Le soldat poussait sur son arme de toutes ses forces, et sa lame s'approchait peu à peu du visage d'Andy, qui tentait de la retenir par la force de ses bras.
- Les renforts... arrivent... tu est... cuit... haleta Hector, son visage ruisselant de sueur tout proche de celui d'Andy, un sourire de victoire figé sur les lèvres.
- Tu me connais... très mal... répondit Andy.
Il projeta son pied entre les jambes d'Hector, et, tirant sur ses bras, il le souleva de terre et le fit passer par-dessus lui, le projetant violement au sol quelques mètres plus loin.
Andy se releva d'un bond et accourut aider Romuald, mais le corps du soldat gisait déjà au sol, une large entaille ensanglantée sur le crâne. Romuald portait sa main à son ventre et semblait courbé.
- Tout va bien?
- Oui, oui, ça va! J'ai baissé ma garde trop tôt... Mais ce n'est rien... Eh!!! Toi là-bas!!!
Andy se retourna vivement. Hector venait de disparaître derrière une haute maison, les laissant seuls tous les deux.
- Il est temps de y aller... Allons-y!
Au moment où ils s'apprêtaient à partir, ils entendirent un brouhaha s'élevait du centre, et aperçurent une troupe de soldats armés jusqu'aux dents qui courait à leur rencontre.
- Bordel!! Il manquait plus qu'eux! dit-il en déguerpissant à vive allure.
Les cris des soldats faisaient rage derrière eux, et ils redoublèrent de vitesse.
- Où est Hector? s'exclama Andy, jetant un regard en arrière.
- Peu importe, cours!!

Une forêt dense et épaisse s'élevait à la sortie du village, mais un bon kilomètre les séparaient du premier arbre.
- Une fois là-dedans on va les semer!!
Arrivés à mi-chemin, derrière la dernière maison du village, une silhouette tapie dans l'ombre se dressait. Ils passèrent devant sans la remarquer, lorsque celle-ci pointa quelque chose en direction d'Andy. Son geste attira le regard de Romuald, qui poussa un cri.
- ANDY!!! ATTENTION!!!
Romuald sauta sur Andy au moment même où une détonation se fit entendre. Il le poussa de toutes ses forces et le projeta violement au sol, avant de lui retomber lourdement sur le dos.
- Mais qu'est-ce qui te prends?? s'exclama Andy.
Il se releva en hâte et s'apprêta à courir, mais Romuald restait au sol. Il lui attrapa le bras pour l'aider à se relever.
- Fais pas le con, bordel! Ils arrivent!!
Il tira de toutes ses forces mais Romuald ne bougeait pas.
- Aller, debout!! Romuald!!
Il s'approcha de lui et manqua de glisser. Une étrange flaque rougeâtre s'était formée dans l'herbe tout autour de lui. Il lâcha vivement sa main et poussa un cri d'effroi.
- ROMUALD NOOOOOONNN!!!!
Un large trou défigurait le sommet de son crâne, d'où s'écoulait une impressionnante quantité de sang.
- NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOONNNNN!!!!!!!!!
- Ça alors... j'ai raté ma cible... mais j'ai bien droit à un deuxième essai...
Hector venait de sortir de l'ombre, une petite arbalète à la main pointée sur lui. Andy roula sur le côté au moment même où un projectile s'enfonça dans l'herbe dans un bruit sourd, a l'endroit même où il se trouvait. Andy se releva vivement et lui fonça dessus.
- AAAAAAAAAAAHHHHH!!!
Hector, pris de panique, tentait de recharger son arme mais Andy était le plus rapide, et il lui sauta dessus comme un fauve, le plaquant violement au sol.
- ENFOIRÉ!!!!
Il le bloqua avec ses genoux et commença à le frappa au visage de ses poings, sans relâche. La haine d'avoir perdu le seul et unique ami qu'il lui restait l'avait mit dans un état de folie meurtrière. Une seule chose lui importait à présent: voir mourir l'homme qui venait d'enterrer définitivement toute trace d'espoir qu'il y avait en lui.
- ORDURE!!!
La violence de ses coups de poings était telle que du sang volait dans tous les sens à chacun de ses coups, et le visage d'Hector se déformait un peu plus à mesure qu'il le frappait.
Il était dans un tel état de fureur qu'il ne se s'aperçut même pas que le soldat avait cessé d'hurler et de se débattre. Il était mort sous ses coups de poings mais il continuait de le frapper sans pitié.

- Bon sang, arrêtez-le!!
Des bruits de pas résonnèrent derrière lui, et deux paires de bras puissants s'emparèrent de lui. Les renforts l'avaient rattrapé. Ils l'envoyèrent à terre et l'un des soldats lui plaqua la tête contre le sol avec son pied pour l'empêcher de se relever.
- Regardez-moi ce massacre...
- Et bah... il l'a bien amoché...
- Ils s'en prennent ouvertement aux forces de l'armée maintenant...
- Ils ont vraiment plus aucune limite ces cinglés...
- Vivement que l'état les renvoie chez eux...
- Un vrai malade mental...
- Jusqu'où iront-ils?
Andy n'entendait même pas ce que disaient les soldats. La tête bloquée au sol, il pensait à sa vie qui venait d'être anéantie. Tous ses amis étaient à présent morts, et maintenant qu'il était capturé, il allait probablement connaître l'enfer en prison. Toutes ces pensées se bousculaient dans sa tête, le coupant totalement du monde extérieur.
- Alors???! Réponds enflure!!
Un soldat baraqué le frappa au ventre et le ramena à la réalité.
- Tu parle notre langue oui ou non??!!
Un violent coup de pied suivit aussitôt la question. Il essaya de se relever mais deux soldats lui agrippaient les bras et l'immobilisait.
- Très bien. Comme tu veut. J'ai autre chose à faire que de perdre mon temps avec toi. Les gars, occupez vous de lui.
Il s'éloigna du groupe et disparut derrière les maisons. Le cercle de soldats se referma autour d'Andy, qui les dévisageait d'un regard de haine contenue. Il allait probablement y passer, mais ça lui était égal. Tout ce qu'il souhaitai, c'était que ça aille vite. L'un d'entre eux s'approcha de lui, l'épée à la main et leva son arme, puis s'immobilisa.
- Et merde... ils rappliquent...
Des cris de rage s'élevaient du centre du village, et Andy aperçut entre deux soldats des centaines de réfugiés qui accouraient, brandissant des pelles, des pioches, et toutes sortes d'armes qu'ils avaient pu dénicher.
- Bon sang... Pas deux soirs de suite... On est pas assez pour faire face à une émeute!! On fonce au QG!!
Les soldats détalèrent comme des lapins entre les maisons, et les réfugiés les suivirent aussitôt. Il se retrouvait seul. Seul et en vie.
- Romuald... pourquoi tu m'a sauvé la vie? Ça aurait dû être moi...
Pendant de longues minutes, il resta à genoux, le sang d'Hector coagulant sur ses poings endoloris.
- J'aurai put rejoindre Enola...
Des coups de feu retentirent soudain au loin, et les cris de la foule s'élevèrent plus fort et plus furieux que jamais. Il reprit peu à peu ses esprits, et se remit finalement debout.
- Pourquoi... murmura t-il. Pourquoi faut-il que toute lueur d'espoir dans ma vie finisse par s'éteindre??
Il se mit finalement en route et pénétra dans la forêt.
Il marchera de longues semaines, dans la peur d'être repéré et dans la solitude la plus complète. Il finira par atteindre la maison de Romuald où il trouvera refuge.






A suivre.........
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MessageSujet: Re: Le fléau ultime   Le fléau ultime - Page 2 Icon_minitimeDim 30 Sep - 18:05

Chapitre XXIV






Deux ans.

Deux longues années s'étaient écoulées depuis la mort du lao shan lung. Un peu plus de vingt mois qu'il avait trouvé refuge dans la maison de Romuald, coupé du monde extérieur, sans autre compagnie que des melynx qui lui rapportaient de quoi vivre au beau milieu de la forêt. Il n'avait pas mit un pied dehors depuis tout ce temps, trop effrayé par l'idée de rencontrer quelqu'un qui le reconnaîtrait et le dénoncerai aux autorités.
"Ça y est... la nuit est finie... murmura t-il en ouvrant les yeux. Pour une fois que j'ai pas trop mal dormi..."
Il ne dormait jamais plus d'une heure d'affilée. Il se réveillait toutes les nuits, trempé de sueur et hurlant désespérément le nom de sa défunte petite amie. Le temps qui s'était écoulé depuis la mort de ses compagnons n'avait pas atténué les cauchemars qu'il subissait dès qu'il fermait les yeux, et les souvenirs de ce jour maudit restaient profondément gravés dans son esprit.
Il s'assit sur son lit et resta immobile, essayant de chasser l'image du visage défiguré de sa soeur de ses pensées. Deux longues années qu'il faisait les mêmes gestes tous les matins, inlassablement, avec pour seule compagnie une bande de vieux chats sournois et un vieux gypceros qui passait ses journées à dormir, trop vieux pour aller chasser seul dans la forêt. Il finit par se relever et sortit de la chambre, puis alla ouvrir la porte d'entrée. Il regarda de gauche à droite, attendant l'arrivée du melynx, mais il n'était pas encore là. Pour patienter, il sortit une pile de vieux parchemins et alla s'asseoir sur un fauteuil. Les journaux que lui ramenaient ses melynx lorsqu'il les envoyait en ville étaient son seul contact avec le monde extérieur. Ils l'informaient de ce qui se passait dans le pays. Il déroula le dernier de la pile, le plus vieux de tous, et commença la lecture.


"Les tentatives d'approche du continent voisin restent vaines. Tous les navires s'y approchant de trop près se retrouvent subitement pris dans de violentes tempêtes et foudroyés sur place. Les réfugiés affirment que c'est l'oeuvre du monstre qu'ils fuyaient, le fameux "lao shan lung", et refusent catégoriquement de retourner d'où ils viennent, préférant même la misère à un retour chez eux. Les autorités démentent cette hypothèse qu'ils trouvent farfelue, mais admettent que "quelque chose de vraiment étrange se passe là-bas", et tant qu'il n'y aura pas moyen de les reconduire chez eux, les réfugiés devront vivre avec nous. D'importants travaux sont donc prévus pour reloger les millions de réfugiés à travers tout le continent. Cette situation inquiète les dirigeants, mais il semble que ce soit la seule chose à faire, car les bidonvilles fleurissent un peu partout dans le pays, et la violence ne cesse de s'accroître."

Andy stoppa sa lecture et réfléchit.
- Bon sang... mais qu'est-ce qu'il se passe là-bas... Il n'y avait plus rien quand on est parti... Qu'est-ce qui détruit tous ces bateaux?
Cette question lui occupait l'esprit depuis plus d'un an et demi mais ne trouvait toujours aucune réponse. Il reposa finalement le journal et regarda par la fenêtre. Un melynx noir tâché de jaune frappait au carreau. Il alla ouvrir la porte et le melynx s'empressa de pénétrer dans la maison, fouillant vivement dans son sac.
- Monsieur, voici votre journal!! s'écria t-il de sa voix perçante.
- Merci. Tu peut aller te reposer.
Il attrapa le bout de parchemin que lui tendait le melynx et s'installa sur son fauteuil, puis commença la lecture.


"Les travaux pour loger les réfugiés sont à présent presque terminés, Après deux ans d'attente, la quasi-totalité des réfugiés a été relogée dans des habitations construites spécialement pour eux, et la guerre civile qui faisait rage dans le pays semble enfin se calmer. Les autorités commencent à parler d'un "retour à la normale". Les pénuries alimentaires sont désormais révolues, et il semble que la population se soit très bien adaptée à cet explosion démographique.
Après des dizaines d'échecs consécutifs, les tentatives de recolonisation du continent voisin ont été définitivement abandonnées, et nous devrons désormais nous habituer à vivre plus nombreux qu'auparavant dans notre pays."

Il lut attentivement le reste du parchemin puis se leva finalement. Il alla s'installer à son bureau et attrapa un gros livre épais et détérioré. "Le fléau ultime" était écrit en gros sur la couverture. Depuis son arrivée il y a plus d'un an et demi, il avait entreprit l'écriture de son périple. C'était le seul témoin du massacre encore en vie, et il ne voulait pas que ces tristes jours où l'humanité a frôlé la disparition totale ne disparaisse dans l'oubli. Il avait conscience que son livre ne sera probablement jamais lu, et que même si c'était le cas, les gens prendront ça comme un conte de bonne femme, une légende à raconter aux enfants avant de les coucher, mais peu lui importait. Il voulait que quelque part dans le monde, une trace écrite de ce fléau demeure. L'écriture lui servait également à tuer le temps et à oublier momentanément les cauchemars qui hantaient ses pensées. Il l'ouvrit et le feuilleta rapidement. L'écriture était terminée. Il l'avait finie il y a près d'une semaine, et à présent il le relisait depuis le début pour en corriger les fautes. Il s'installa confortablement et commença la lecture, lorsque de puissants coups frappèrent sur sa porte. Il referma le livre en sursaut. Personne n'était venu le voir depuis son arrivée ici, et personne ne savait qu'il était là. Il resta immobile, l'oreille tendue, espérant que cette personne parte d'elle même.
BAM BAM BAM
Son coeur fit un nouveau bond dans sa poitrine.
- Bordel... ils ont quand même pas retrouvé ma trace...
Il s'approcha à pas lents de la porte d'entrée et resta aux aguets, l'oreille tendue. Des coups retentirent à nouveau sur la porte. Il se sentait pris au piège, et vulnérable. Il n'avait aucune arme à portée de main, et s'empara d'une cruche en cristal qui se trouvait à sa portée. Il posa sa main sur la poignée et leva la cruche en l'air, prêt à l'abattre sur la tête du visiteur. Il ouvrit finalement la porte fit un pas dans l'entrebâillement. Une silhouette encapuchonnée se dressait sur le perron, le visage entièrement caché par une capuche bien trop grande pour lui. Il portait dans son dos un étrange sac encore plus volumineux que lui, et recouvert d'un manteau gris qui pendait jusqu'au sol. Il essaya de le dévisager mais il gardait la tête baissée, et ne voyait rien d'autre que son épaisse capuche.
- Que faites vous ici? demanda Andy en abaissant sa carafe.
- Je suis venu te chercher.
Andy tressaillit. Cette voix...
- Par... pardon??

Le mystérieux inconnu rejeta vivement sa tête en arrière et sa capuche retomba sur ses épaules. Une lueur aveuglante éblouit Andy et le força à plisser les yeux, puis cette lumière diminua en une faible lueur, et il put voir la personne qui se trouvait en face de lui. Où plutôt la créature. Ce n'était pas un homme, ni même une femme. C'était un kirin... Une longue crinière ondulée lui descendait jusqu'aux épaules de chaque côté de la tête, et son pelage resplendissait d'une intense lueur blanche. Il jeta un coup d'oeil derrière son long cou. Ce qu'il prenait pour un énorme sac n'était autre que le corps du kirin recouvert par un long manteau.
- Mais... Qu... Qu'est-ce que ça signifie...
Le kirin s'approcha lentement et le regarda des ses deux yeux grands ouverts. Son oeil gauche était aussi bleu que le ciel un beau jour d'été, et son oeil droit resplendissait d'une couleur vert émeraude, exactement comme...
- Enola... murmura t-il.
La cruche lui échappa des mains et se brisa sur le seuil en mille morceaux. Cette longue crinière ondulée... ces magnifiques yeux de deux couleurs différentes... cette voix douce et fragile... Ce pourrait-il que...
- Je suis revenue te chercher, Andy.
- Enola?? C'est bien toi?? Mais... co... comment est-ce possible?? Tu étais... morte...
- "L'âme des kirins est immortelle" Rappelle toi les paroles d'Anathor. Même si un kirin se fait tuer, son âme continuera d'exister et reviendra à la vie dans un nouveau corps...
- Mais toi... tu est... tu était humaine!! Comment as-tu atterri dans ce corps de kirin??
- Mon corps était celui d'un humain, mais mon âme était, et sera toujours celle d'un kirin... Le spectre ailé avait détruit mon corps, mais mon âme continuait d'exister... Peu après que tu sois parti du champ de bataille, l'âme d'Anathor est venue à ma rencontre et m'a guidée jusqu'au refuge des kirins... A cet endroit je suis revenue à la vie... sous cette forme...
- Tu veut dire que... tu m'a vu... lorsque j'étais sur le point de me suicider... Cette voix dans ma tête... C'était toi?
- Oui, Andy. C'était moi.

Andy ne savait plus quoi dire. Des larmes de joie lui montèrent aux yeux, et pour la première fois depuis deux ans, un sourire de bonheur intense plissa ses lèvres. Il n'arrivait pas à en croire ses yeux. Enola était vivante. Elle le regardait de son regard si intense et si familier, qu'il avait tant de fois contemplé.
- Viens avec moi, dit-elle. Là où on va, on sera heureux. C'était ce qu'on s'était promis, non? Et bien c'est ce qu'on va faire...
- Où... où est-ce qu'on va?
- Le continent dévasté par le lao... c'est ici qu'on va...
- Mais... c'est impossible... tous ceux qui s'en approchent se retrouvent grillés par...
Il s'arrêta soudain. Grillés par la foudre... Mais bien sûr... C'était donc ça... les kirins ont trouvés refuge là-bas et empêchent quiconque de s'en approcher...
- Si Andy. Les kirins ont élus domicile sur ce continent. Dorénavant, c'est leur territoire. Notre territoire. Tu est le seul être humain à avoir le droit d'y accéder.
- Ils voulaient retrouver une vie libre et heureuse... dit-il, pensif. Leur souhait a été exaucé... A présent, ils sont libres... Plus aucun humain ne peut leur faire du mal...
- Oui. Et cette vie, on y a droit, nous aussi. Je sais comme tu a été malheureux ces deux dernières années. Mais à présent c'est terminé. Viens avec moi Andy. Anathor et les autres nous attendent. On part dès que possible.
- A quoi ressemble l'endroit où nous allons? Qu'y a t-il, depuis le passage du lao?
- C'est un endroit magique, merveilleux... La nature a repris ses droits. Le soleil brille à longueur de journée... Les nuits sont chaudes et étoilées... Les cours d'eau traversent tout le continent d'une eau rafraîchissante, claire et non polluée... la végétation repousse par dessus les ruines des bâtiments... la verdure remplace peu à peu les habitations que les hommes avaient construit... Des étendues de fleurs et de magnifiques plantes poussent à perte de vue... Les animaux vivent en harmonie sans se soucier de leurs sécurité... C'est dans cet endroit que je t'emmène. On sera enfin ensemble, Andy. Pour toujours.

Un sourire béat se dessina sur les lèvres d'Andy. Il n'arrivait pas à croire ce qu'il lui arrivait. Lui qui avait passée ces deux dernières années dans un état dépressif profond, lui qui n'avait plus entrevu ne serait-ce qu'une infime lueur d'espoir dans sa triste vie depuis tellement longtemps, il allait vivre avec Enola dans un petit coin de paradis, où il passerait toutes ces journées à ses côtés, à ne rien faire d'autre que dormir, se promener dans des étendues sauvages, s'amuser...
- Enola... Dis moi que c'est pas un rêve... dis-moi que je ne vais pas me réveiller pour me rendre compte que tout ça n'est qu'une illusion...
Elle rit aux éclats, et son rire fit disparaître définitivement les dernières traces de morosité qui restaient dans le coeur d'Andy.
- Non, Andy... tu ne rêve pas... tu est bien réveillé...
Elle fit demi-tour et descendit les marches du perron.
- Aller, Andy. Il est temps.
Andy descendit les marches à son tour et s'approcha d'elle. Elle se tourna vers lui et pencha sa tête en avant.
- Monte sur mon dos, Andy. Anathor nous attends avec les autres pour le grand départ. L'ultime exode des kirins.
Il se hissa sur son dos et passa ses bras autour de son cou. Sa longue crinière ondulée dégageait une agréable odeur, et était aussi douce que de la soie. Il se blottit contre son pelage soyeux, et ferma les yeux.
- Accroche-toi, Andy.
Elle bondit soudainement en avant et disparut dans les profondeurs de la forêt, où Anathor et les autres kirins l'attendait pour leur ultime voyage.
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MessageSujet: Re: Le fléau ultime   Le fléau ultime - Page 2 Icon_minitimeDim 30 Sep - 18:06

500 ans plus tard




- Allez, grand frère, on rentre!
- Attends encore un peu! Le filet est vide!
Alphonse et Elric, deux jeunes pêcheurs, étaient accoudés à la rambarde du bateau. C'était un petit bateau de pêche d'apparence très pauvre, qui flottait parmi les vagues non loin de la plage où les kirins avaient élus domicile. Ils avaient jetés le filet à la mer et attendaient que les poissons se prennent au piège. Alphonse, le plus jeune, âgé d'une douzaine d'année, regardait la côte à l'horizon avec inquiétude.
- Fais demi-tour! On est trop près!
- Arrête un peu de faire ta fillette! Les meilleurs poissons sont près de la côte!
- Mais tu sais ce qui arrive si on s'approche trop près! On va se faire foudroyer!
Elric regarda avec compassion son petit frère et, comprenant qu'il était terrorisé, il se ravisa.
- Allez, s'il te plaît! Fait demi-tour!
- Bon, ça va, c'est d'accord! Qu'est-ce que tu peut être peureux!
Il retourna au fond du bateau et décrocha la corde autour du mât.
- Allez, viens m'aider!!
Alphonse accourut à ses côtés et l'aida à remonter le filet.
- Pfffff... soupira Elric. Le filet est vide... Ah, je te jure... La prochaine fois je viendrai tout seul!
- Je suis désolé, Elric... Mais ce n'est pas de ma faute si je suis sur ce bateau...
- Je sais, je sais. Excuse-moi. Mais notre famille à tellement besoin de nourriture. Ça fait une semaine qu'on est parti et on a même pas rempli la moitié de la soute...
Le filet surgit soudain de l'eau. Ils le ramenèrent sur le bateau et l'étalèrent sur le pont.
- Moi ce que je voulais, dit Alphonse, c'était être un hunter. Combattre les wyvernes et ramener enfin de la nourriture au village... Je serai considéré comme un héro...
Les yeux d'Alphonse se mirent à briller à l'évocation de son rêve, et son regard se perdit dans le vague.
- Mais papa dit que c'est trop dangereux, que ça vaut pas le coup de risquer ma vie pour quelques morceaux de viande...
- Patience, Alphonse, tu est bien trop jeune pour être un hunter. Tu n'a pas encore les moyens de t'acheter des armes efficaces. Et puis, qu'est-ce qui ne te plaît pas dans la vie de pêcheur? Mo je trouve ça cool comme situation.
- Je sais pas... Mais j'aurai tellement voulu... Que notre famille puisse enfin manger à sa faim...
- Allez Alphonse, te bile pas. On reste encore une journée ou deux et on aura de quoi tenir un bon mois. Allez, met tes gants et aide moi à vider le filet.
Il s'agenouilla aux côté de son grand frère, mit ses gants, et tira de toute ses forces sur le filet.
- Aller, encore un effort!
Les derniers poissons tombèrent au fond de la soute, et ils lâchèrent prise.
- Bon... Au moins on est pas bredouilles... Mais? qu'est-ce que tu fais? s'exclama Elric.
Alphonse s'était agenouillé par-dessus le filet et essayait de dégageait un long morceau de ferraille rouillé.
- Regarde ce qu'on a remonté!
- Mais ça va pas? Tu ramasse les ordures maintenant? Aller, balance moi ça à la mer!
- Non!! C'est... c'est trop beau...
- Qu'est-ce que c'est?
- On dirait une vieille épée... Mais regarde ses reflets! Si on arrivait à la polir, on pourrait en faire une oeuvre d'art!!
- Bof... si ça t'amuse...
Alphonse souleva le manche de l'épée, et sans même forcer, les mailles du filet cassèrent.
- Et bah... Ça coupe encore... dit-il en se relevant. Regarde... On arrive à voir des dessins sous la rouille...
Il se mit à gratter la couche de rouille à l'aide de ses gants de protection, et peu à peu l'épée dévoila ses couleurs. Une longue lame noire zébrée d'éclairs bleus brillait à la lueur du soleil, et une longue flamme la traversait, tellement réaliste et éclatante de beauté qu'elle semblait réellement brûler.
- Wouaw... J'ai jamais rien vu d'aussi beau...
- Effectivement... c'est vraiment superbe...
Il s'approcha pour mieux la contempler et son pied buta dans quelque chose. Une épée identique à la première était emmêlée dans le filet.
- Alphonse, regarde! Il y en a une autre! Attends, je vais la sortir.
Il la dégagea facilement des mailles et l'empoigna fermement.
- Je me demande ce que ça faisait aussi loin de la côte... Sans doute qu'à l'époque où elles se sont égarées ici, il y avait des humains sur ce continent, et que le niveau de la mer était plus bas. Si ça se... WOUAILLE!!!
- Elric!! qu'est-ce qui a??
Un filet de sang s'écoulait lentement de sa main, et son gant se teinta de rouge.
- Aïe... Quel con... Je me suis ouvert la main... Pourtant... j'ai à peine touchée la lame... Tiens, prends-la. Je suis vraiment pas doué avec une arme, moi...
Alphonse l'attrapa de sa main libre, et commença à faire des mouvements avec ses épées, mimant un combat contre une wyverne.
- Retire tes gants, tu va te blesser.
Alphonse déposa ses armes et retira ses gants, puis empoigna à nouveau ses deux épées. Une étrange sensation s'empara soudainement de lui, une impression de force et de puissance semblait émaner de son arme et imprégner son corps.
- C'est trop bizarre... murmura t-il.
Il leva ses deux épées en croix juste devant son visage, et d'un seul coup il les décroisa en les frottant l'une sur l'autre. Une gerbe d'étincelle vola dans les airs, et ses lames brillèrent subitement d'une intense lueur rouge, qui disparut aussitôt.
- Qu'est-ce que c'était que ça?? s'exclama Elric.
- J'en sais rien... mais...
- C'est trop bizarre, tu devrais pas les garder!! Balance les!
- Non... Je sens un immense pouvoir dans ces deux épées... C'est comme si le pouvoir de dizaines de dragons était réuni dans ces deux lames... et que ce pouvoir se libérait en moi...
Il recommença ses mouvements d'épées, faisant tournoyer les lames et les abattant rapidement sur des cibles imaginaires, avec une maîtrise telle qu'on aurait juré qu'il avait manié des épées doubles toute sa vie.
- Je le sais à présent... Je vais devenir un hunter. C'était ma destinée... Avec ces deux épées, je serai imbattable... je pourrai vaincre les plus puissants dragons et ramener les primes pour aider les villageois...
Un large sourire se dessina sur ses lèvres, et ses yeux se mirent à briller.
- Oui... répéta t-il. Je serai un hunter... le meilleur hunter de tous les temps...







FIN
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MessageSujet: Re: Le fléau ultime   Le fléau ultime - Page 2 Icon_minitimeDim 30 Sep - 20:08

avant de boucler ce topic, je tiens à remercier tous ceux qui m'ont soutenu et encouragés pour écrire cette fic, qui m'ont remotivés quand je voulais abandonner avec leurs commentaires qui m'allaient droit au coeur, à savoir:
selk, Sasuke (G43L), prettybandy, _kickeur_88, killmonsternico (fatalis 78 ), Romain, ginji09, marths, raysen, Pyro7, Amir, petit-david (alias red sword plesioth^^), Rhoni_ron, Bananeisafree, rothu, Zeus, KIRA, saesee, garuga, tim, Latino Guerrero, Asazel, M-H-F73, shibatef, Badmax, willi25, Sociss, Diablos_Darkos, Genesis, dark-naruto, UNREAL 10 tueur de wywern, HUNTER33, sora33, pingouinman (alias ultimate3^^), itachi uchiwa, tueur de kirin, Rathalos, Tux, renato, caharan, impatchi, sky-dexter 06 the hunter, dodoc5, ptit0gork, Katana, valentine-13, pstoneV, slash wyvern, Borchack...




et un "special thanks" pour:
lyla (qui m'a donné envie d'écrire), thomi_tom, Benoit, killerman, Rathalosman, HellBlacK, Darkcake, Smoke, volcano, tidus...




et d'une manière générale tous ceux qui ont pris le temps de lire et de commenter, même une fois ma fic finie:
djbeboul, namru, denn, Pierre, Darkhelios, Dark Gigantic, dragonos, arthur369, pourpre, dan, Horoc, Alvin kut-ku killer, Dominator, Ken_leSurvivant, alienmartien, florent30, kdj17, Avalanche_, YianGaruga, le_t-rex, Shiva_Gardland, darkderoncq, [kokamaniak], [-pekenio-], nobel, [INFEKSION], Amentag...



ceux en rouge provenant d'un autre forum^^



encore merci à tous pour votre soutien (même si la plupart ne sont plus là^^), sans vous j'aurai jamais eu le courage de terminer cette histoire Le fléau ultime - Page 2 Coeur10 Le fléau ultime - Page 2 Coeur10 Le fléau ultime - Page 2 Coeur10




voilà, c'est fini^^

si vous avez eu le courage de tout lire et que vous souhaitez formuler une critique ou poser des questions sur ma fic, c'est ici que ça se passe: https://monsterhunter2-psp.forumgaming.fr/Vos-histoires-f41/reactions-Le-fleau-ultime-t709.htm Le fléau ultime - Page 2 Ok10
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